Claes Oldenburg (1929–2022), pionnier du Pop Art, a transformé les objets du quotidien en œuvres monumentales et ludiques. Son humour et son regard sur la société de consommation ont marqué l’art contemporain.
Claes Oldenburg (1929–2022) : le Pop Art perd un pionnier
Claes Oldenburg, artiste et sculpteur américain d’origine suédoise, s’est éteint à l’âge de 93 ans. Né à Stockholm en 1929, il s’installe aux États-Unis avec sa famille en 1936, où il grandira et développera très tôt un intérêt pour l’art et la littérature, qu’il étudie à l’université de Yale avant de poursuivre à l’Art Institute of Chicago.
Dans les années 1960, Oldenburg s’impose à New York comme l’une des figures majeures du Pop Art, en inventant des « happenings » et des sculptures inédites. Ses premières œuvres emblématiques sont des objets du quotidien – hamburgers, glaces, téléphones – réalisés en tissu ou en vinyle et souvent agrandis à des dimensions monumentales. Par ce procédé, Oldenburg transforme le banal en ludique, en provocateur, et en critique subtile de la société de consommation. Son humour et sa poésie singularisent son travail et séduisent autant le public que les critiques.
À partir des années 1970, il collabore étroitement avec son épouse, Coosje van Bruggen, avec qui il réalise des sculptures monumentales qui marquent l’espace urbain. Des œuvres emblématiques comme « Spoonbridge and Cherry » à Minneapolis ou « Clothespin » à Philadelphie illustrent leur talent à créer des pièces à la fois accessibles, colorées et surprenantes, invitant chacun à redécouvrir l’art dans la ville.
Le décès de Claes Oldenburg laisse un vide dans le monde de l’art contemporain. Son œuvre a profondément influencé les générations suivantes en brouillant les frontières entre art « noble » et culture populaire, transformant les objets les plus ordinaires en icônes artistiques et célébrant la rencontre entre humour, imagination et réalité quotidienne.
Photo de couverture @ Wikimédia
