« Mikado » de Baya Kasmi : Une fable douce-amère sur la marge, la famille et la résilience
Dans Mikado, Baya Kasmi signe un film à contre-courant : modeste, lumineux, et profondément humain. En salles depuis le 9 avril 2025, ce mélodrame porté par Félix Moati, Vimala Pons et Ramzy Bedia interroge en douceur les contours d’une éducation marginale et les vertiges de la parentalité blessée.
Au cœur du récit, une famille bohème sillonne les routes de Provence dans un vieux van : Mikado, père hyperprotecteur, ancien enfant de la Ddass, Laetitia, sa compagne à fleur de peau, et leurs deux enfants non scolarisés, Nuage et Zéphyr. Méfiants envers les institutions, ils vivent en fuite, jusqu’à ce qu’une panne les contraigne à s’installer quelques jours chez Vincent, un professeur veuf (Ramzy Bedia, touchant à contre-emploi) et sa fille adolescente.
Entre cavale et sédentarité imposée, Mikado alterne scènes de tension larvée et moments suspendus. Moins drôle que ses précédents films, Kasmi opte ici pour une mise en scène plus maîtrisée, baignée de lumière dorée, où le chant et la danse surgissent comme autant de respirations face à la dureté du monde.
S’il évoque Captain Fantastic, Mikado s’en distingue par sa pudeur et son refus du spectaculaire. C’est un film sur la douleur transmise, la peur de perdre ce que l’on a reconstruit, et la possibilité ténue d’un apaisement. Un cinéma fragile, imparfait, mais profondément habité.