Cannes : La 57e Quinzaine des Cinéastes dévoile une sélection libre, engagée et résolument plurielle
C’est une Quinzaine comme un manifeste. Du 14 au 24 mai 2025, à Cannes, la 57e Quinzaine des Cinéastes (ex-Quinzaine des Réalisateurs) brandit haut l’étendard d’un cinéma libre, courageux et affranchi des codes dominants. En ces temps troublés où les œuvres sont annulées et les libertés artistiques menacées, cette sélection défend le cinéma comme un espace de résistance, de complexité et d’émotion.
Sous la houlette de Julien Rejl, cette édition s’ouvrira avec « Enzo » de Robin Campillo, vibrant hommage à son ami et co-scénariste Laurent Cantet, disparu l’an dernier. Tourné à Marseille, le film explore l’amitié entre un apprenti maçon et un travailleur ukrainien. Il sera incarné par de jeunes révélations aux côtés d’Élodie Bouchez et de l’Italien Pierfrancesco Favino.
Autre temps fort : « Sorry, Baby », drame intime de Bowen Victor, soutenu par Barry Jenkins et distribué par A24, qui clôturera la sélection. Après un passage remarqué à Sundance, ce récit sur la reconstruction après un traumatisme s’annonce bouleversant, porté par Naomi Ackie et Lucas Hedges.
Le reste de la sélection reflète une diversité audacieuse, en provenance de tous les continents. On y découvre notamment :
— « Miroirs n° 3 » de Christian Petzold, nouvelle variation sensible avec Paula Beer ;
— « Lucky Lu » de Lloyd Lee Choi, portrait social new-yorkais porté par l’intense Chang Chen ;
— « The President’s Cake » de Hasan Hadi, conte satirique et tendre vu à hauteur d’enfant ;
— « Middle Class » d’Anthony Cordier, comédie sociale au casting français cinq étoiles ;
— « Indomptables » de Thomas Ngijol, un polar filmé au Cameroun ;
— ou encore « Militantropos », documentaire polyphonique sur la guerre russo-ukrainienne.
Entre drames puissants, récits d’exil, regards féminins, explorations identitaires et éclats de comédie, cette 57e Quinzaine témoigne de la vitalité d’un cinéma mondial toujours à l’écoute du monde et de ses secousses. Un cinéma qui interroge, touche, bouscule — et surtout, qui résiste.
COURTS & MOYENS MÉTRAGES
+10K de Gala Hernández López
BEFORE THE SEA FORGETS de Ngọc Duy Lê
THE BODY de Louris van de Geer
BREAD WILL WALK (Le pain se lève) de Alex Boya
CŒUR BLEU (Blue Heart) de Samuel Suffren
KARMASH (کرمش) de Aleem Bukhari
LOYNES de Dorian Jespers
LA MORT DU POISSON (Death of the Fish) de Eva Lusbaronian
NERVOUS ENERGY de Eve Liu
WHEN THE GEESE FLEW de Arthur Gay
LONGS MÉTRAGES
ENZO de Laurent Cantet, réalisé par Robin Campillo – film d’ouverture
AMOUR APOCALYPSE (Peak Everything) de Anne Émond
BRAND NEW LANDSCAPE (見はらし世代) de Yuiga Danzuka – premier long métrage
CLASSE MOYENNE (The Party’s Over!) de Antony Cordier
DANGEROUS ANIMALS de Sean Byrne
LA DANSE DES RENARDS (Wild Foxes) de Valéry Carnoy – premier long métrage
L’ENGLOUTIE (The Girl in the Snow) de Louise Hémon – premier long métrage
LES FILLES DÉSIR (The Girls We Want) de Prïncia Car – premier long métrage
GIRL ON EDGE (Hua yang shao nv sha ren shi jian) de Jinghao Zhou – premier long métrage
INDOMPTABLES de Thomas Ngijol
KOKUHO de Lee Sang-il
LUCKY LU de Lloyd Lee Choi – premier long métrage
MILITANTROPOS de Yelizaveta Smith, Alina Gorlova & Simon Mozgovyi
MIROIRS No. 3 (Mirrors No. 3 ) de Christian Petzold
LA MORT N’EXISTE PAS (Death Does Not Exist) de Félix Dufour-Laperrière
THE PRESIDENT’S CAKE (Mamlaket al-Qasab) de Hasan Hadi – premier long métrage
QUE MA VOLONTÉ SOIT FAITE (Her Will Be Done) de Julia Kowalski
SORRY, BABY de Eva Victor – premier long métrage – film de clôture