Le prix Fragonard de littérature étrangère 2025 est attribué à l’écrivaine tunisienne Amira Ghenim
Le prix Fragonard de littérature étrangère a été attribué, pour sa quatrième édition, à l’écrivaine tunisienne Amira Ghenim pour son roman Le désastre de la maison des notables, traduit de l’arabe par Souad Labbize et publié aux éditions Philippe Rey.
La cérémonie s’est tenue au Musée du Parfum à Paris, lieu emblématique de la Maison Fragonard, initiatrice du prix. Cette distinction récompense chaque année une œuvre littéraire écrite par une femme, traduite en français et publiée entre août et février.
Roman choral aux accents épiques, Le désastre de la maison des notables retrace un demi-siècle d’histoire tunisienne à travers les destins de deux familles bourgeoises, l’une progressiste, l’autre conservatrice, confrontées à un scandale qui bouleverse leur équilibre. L’ouvrage, salué pour sa portée historique et son souffle romanesque, revient sur des moments-clés de la Tunisie contemporaine, de la lutte pour l’indépendance à la révolution de 2011.
Née en 1978 à Sousse, Amira Ghenim est agrégée d’arabe, docteure en linguistique et professeure à l’université de Sousse. Elle est l’autrice de plusieurs essais et romans, dont Le Dossier jaune (2019) et Terre ardente (2024). Le désastre de la maison des notables, son deuxième roman, est le premier à être traduit en français. Il avait déjà été distingué en 2024 par le prix de la littérature arabe décerné par l’Institut du monde arabe.
La lauréate reçoit un prix de 5 000 euros et une résidence d’auteur de huit jours à Arles, dans la maison d’hôtes Fragonard. La traductrice Souad Labbize se voit quant à elle remettre une dotation de 2 000 euros.
Amira Ghenim succède à Cécile Pin (Les âmes errantes, Stock), Yōko Tawada (En Éclaireur, Verdier) et Théodora Dimova (Les Dévastés, Syrtes). Parmi les finalistes de cette édition figuraient notamment La Fille qui ne voulait pas se taire d’Abi Daré et Les Égarés d’Ayana Mathis.
