« Sinners » : au son du blues, le réalisateur de « Black Panther » revisite le combat pour la liberté des Afro-Américains
Ryan Coogler, cinéaste engagé révélé par Black Panther et Creed, s’empare du film d’horreur pour interroger l’histoire afro-américaine. Avec Sinners, en salle depuis le 16 avril, il signe une œuvre dense et musicale où le blues devient un cri de résistance.
Nous sommes en 1932, dans le sud ségrégationniste des États-Unis. Deux frères jumeaux (Michael B. Jordan, dans un double rôle) reviennent sur leurs terres natales pour ouvrir un club de jazz. Mais la nuit inaugurale vire au cauchemar. Entre huis clos étouffant, possession surnaturelle et affrontement avec un vampire charismatique (Jack O’Connell), le récit prend une tournure aussi symbolique que viscérale.
Coogler mêle l’horreur, la comédie musicale et une forte charge politique pour donner chair à un passé hanté par l’oppression. La révélation Miles Caton, bouleversant bluesman, incarne à lui seul l’âme musicale d’un peuple en lutte. La mise en scène, tournée en 65 mm, rend hommage à la pellicule autant qu’à la mémoire.
Plus qu’un divertissement horrifique, Sinners est un film manifeste : il interroge la place de l’art face à la violence historique et contemporaine, convoquant les fantômes pour mieux faire entendre les vivants.
Durée : 2h17 – Genre : Drame, Horreur – Distribution : Warner Bros – Avec : Michael B. Jordan, Miles Caton, Jack O’Connell…