« Cassandre » : Hélène Merlin brise le silence dans une autofiction suffocante
Avec Cassandre, son premier long-métrage, Hélène Merlin livre une œuvre coup-de-poing, inspirée de son histoire personnelle. Ce drame incandescent, porté par la révélation Billie Blain aux côtés de Zabou Breitman et Éric Ruf, plonge dans l’enfer d’un inceste annoncé, inscrit dans la mécanique étouffante d’une famille gangrenée par le non-dit.
Été 1998. Cassandre, 14 ans, rentre dans le manoir familial après une année en pension militaire. Sous le regard scrutateur de son père et la fascination trouble de son frère aîné, son corps en mutation devient le centre de toutes les attentions. Dans cette famille où la nudité est coutume et l’intimité inexistante, le piège semble inéluctable. Seule échappatoire : le centre équestre, refuge salvateur où elle entrevoit un autre monde, loin de la loi du père.
À la manière d’un roman naturaliste, Cassandre dissèque la transmission du traumatisme et la mécanique silencieuse de l’inceste, dans une mise en scène épurée où chaque plan respire l’oppression. Hélène Merlin choisit l’ellipse et le hors-champ pour filmer l’indicible, plaçant le spectateur dans le regard fracturé de son héroïne. Un film viscéral, nécessaire, à découvrir dès le 2 avril 2025 en salles.