Un vent venu d’ailleurs souffle sur la musique contemporaine. Avec Il Vento, son nouvel album, le pianiste et compositeur libano-français Wassim Soubra signe une œuvre à la fois intime et cosmopolite, portée par une écriture sensible et une instrumentation raffinée.
Wassim Soubra dévoile Il Vento, une odyssée musicale entre Orient et Occident
Né à Beyrouth et installé à Paris, Wassim Soubra s’inscrit depuis plus de deux décennies dans une tradition musicale où les frontières s’estompent. Après avoir révélé au début des années 2000 Bach to Beirut – projet salué pour sa relecture orientale de l’œuvre de J.S. Bach – puis Sonates Orientales, un album de piano solo produit par l’Institut du Monde Arabe, il revient avec Il Vento, un disque évocateur où se mêlent réminiscences classiques, inspirations cinématographiques et traditions musicales du Levant.
Composé pour un quatuor atypique réunissant piano, violoncelle, flûte et oud, Il Vento invite à un voyage intérieur. Aux côtés de Soubra, trois musiciens d’exception prêtent leur voix à cette fresque sonore : Julie Sevilla-Fraysse au violoncelle, Henri Tournier à la flûte et Khaled Al-Jaramani au oud. Ensemble, ils tissent des paysages sonores subtils, à la croisée de l’improvisation, de la musique de chambre et des musiques traditionnelles.
La force du disque réside dans l’équilibre que Soubra parvient à instaurer entre rigueur formelle et liberté expressive. Chaque composition semble porter en elle une histoire, une mémoire, un souffle – celui du vent, bien sûr, mais aussi celui d’une enfance marquée par l’exil et la guerre, d’un héritage multiple, d’un désir d’unité dans la diversité.
Musicien au parcours singulier, Wassim Soubra a d’abord étudié le droit avant de se tourner pleinement vers la musique. Formé à Boston, puis à Paris – notamment à l’École Normale de Musique et à la Schola Cantorum –, il cultive une double appartenance : celle des codes de la musique classique occidentale et celle des traditions musicales orientales. Cette dualité féconde irrigue l’ensemble de son œuvre, qu’il s’agisse de pièces pour piano, de trios, de musiques de scène, d’oratorios ou d’opéras.
Il Vento s’inscrit dans la continuité de cette démarche : un art du tissage, du lien, de la réconciliation. À l’écoute, on pense aux ambiances feutrées d’un Tigran Hamasyan, à la poésie d’un Anouar Brahem, à l’élégance impressionniste d’un Debussy. Mais c’est bien la voix propre de Soubra qui s’impose, entre nostalgie lumineuse et quête d’harmonie.
Présenté dans des salles et festivals prestigieux à travers le monde – du Festival de Baalbek au Palais de l’UNESCO, de Montréal à Londres –, le travail de Wassim Soubra témoigne d’un engagement artistique profond : offrir une musique enracinée, mais sans frontières. Il Vento, par son souffle ample et délicat, en est une expression particulièrement aboutie.
Une traversée sensible et raffinée à découvrir, déjà depuis le 13 juin 2025 sur les plateformes digitales.