Le réalisateur François Ozon signe une nouvelle adaptation cinématographique du chef-d’œuvre d’Albert Camus, L’Étranger, avec Benjamin Voisin dans le rôle principal. La première image du film, récemment dévoilée, offre un aperçu de l’univers visuel du projet. Sortie prévue en salles le 29 octobre 2025.
François Ozon adapte « L’Étranger » de Camus : Benjamin Voisin dans la peau de Meursault
Le célèbre roman d’Albert Camus, L’Étranger, sorti en 1942, va être adapté au cinéma sous la direction de François Ozon. Le réalisateur français, reconnu pour ses films audacieux et sensibles (comme Grâce à Dieu, Potiche, Mon Crime), signe ici son 24ᵉ long-métrage prévu pour le 29 octobre 2025. Benjamin Voisin, qui a reçu un César pour Illusions perdues, jouera le rôle de Meursault, ce personnage détaché dont la vie change radicalement sous le soleil ardent d’Alger.
Aux côtés de Voisin, Ozon a rassemblé plusieurs collaborateurs réguliers : Rebecca Marder (Mon crime), Pierre Lottin (Quand vient l’automne), Swann Arlaud (Petit Paysan, Anatomie d’une chute) et Denis Lavant, un acteur clé dans les films de Leos Carax. Ce casting promet un film à forte intensité dramatique, fidèle à la profondeur existentielle du livre de Camus.
Un classique revisite le cinéma
Adapté une première fois en 1967 par Luchino Visconti, L’Étranger avait alors vu Marcello Mastroianni dans le rôle principal, accompagné d’Anna Karina et Bernard Blier. Cinquante-huit ans plus tard, François Ozon opte pour une nouvelle approche esthétique pour capturer l’essence du roman. Dans une interview avec Screen Daily, le réalisateur exprimait son désir « de travailler les couleurs comme si c’était du noir et blanc », en utilisant des « contrastes saisissants et expressionnistes » pour donner au film « une dimension intemporelle et classique ».
Une première image dévoilée par Gaumont montre Benjamin Voisin tourné vers la mer, éclairé par la lumière, probablement en écho à une scène clé du roman. Cette image alimente les discussions : le film sera-t-il en noir et blanc ou en couleur stylisée ? Pour l’instant, le mystère reste entier, mais l’orientation visuelle semble vouloir rendre l’étrangeté lumineuse et le destin inexorable du roman de Camus.

Un livre marquant du XXe siècle
Écrit alors que Camus avait seulement 29 ans, L’Étranger est un pilier de la littérature française moderne, symbole de l’absurde et du détachement moral. Le roman, vendu à des millions d’exemplaires à travers la planète, a été maintes fois adapté sur scène et en bande dessinée, et a inspiré en 2014 le roman Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud, lauréat du Prix Goncourt 2024 pour Houris.
Avec cette adaptation, Ozon s’attaque à une œuvre importante, autant métaphysique que politique, profondément liée au contexte de l’Algérie coloniale. Le personnage de Meursault, cet homme qui tire sur un inconnu – simplement appelé « l’Arabe » – sur une plage d’Alger, continue de susciter aujourd’hui des réflexions éthiques et philosophiques, ainsi que des analyses postcoloniales que le film pourrait traiter avec finesse.
Vers une nouvelle vision de Camus ?
Avec une mise en scène qu’on pressent rigoureuse et stylisée, ce nouvel angle de L’Étranger espère redonner une voix cinématographique à une œuvre dont l’impact reste intact. En retrouvant ses acteurs favoris et en s’entourant de talents reconnus pour leur précision, François Ozon semble vouloir allier fidélité et liberté, sobriété et intensité dramatique.
Rendez-vous donc dans les salles le 29 octobre 2025, pour redécouvrir L’Étranger, non pas comme une leçon académique, mais comme une énigme toujours actuelle sur l’absurdité du monde et la complexité de notre vision sur celui-ci.