À travers ses poèmes, Boualem Mihoub, lauréat du Prix Léopold Sédar Senghor, fait vibrer la mer, l’espérance et l’émotion. Une poésie lumineuse, entre rêve, mémoire et quête d’harmonie.
Le poète algérien Boualem Mihoub : l’écho d’un ailleurs au reflet du soleil
L’écho d’un ailleurs peint au reflet d’un soleil
Ton royaume, rêverie où je demeure
Feuilletant, aux couleurs déployées d’un ailleurs,
Les images enchaînées où se dévoile
La fraîcheur d’un charme dont le cœur se voile.
Illuminé par des mots que peint de sève
Aux arabesques d’un bonheur, d’où s’élève
Tressant le sublime dont je chéris, frissonnant
L’insaisissable de ton calice façonnant.
La passion m’ayant, au parfum de ton âme,
Ravissement couronnant l’idéogramme
D’une rosée merveilleuse, ancrée en mon cœur
Émondé le chemin discret de ta splendeur.
Au ruissellement sublime d’un poème berçant
Temple s’élevant dans la houle d’un frisson
Qu’une source azure sous un soleil en strophes
Dont le parfum montant exhale l’étoffe.
De contrastes d’un printemps tissu d’harmonie,
Égérie m’en inspirant son épiphanie
Que démêle l’aube de voiles suspendues
Au torrent de l’envol de mon cœur éperdu.
En des sources m’enlaçant dans l’imperceptible
Ivresse d’un azur, en cet ailleurs paisible
Où l’amour, au reflet d’un bonheur, frissonne
Que sa poétique en mon cœur résonne.
L’archet d’un espoir, s’enchainant au prélude
D’une brise, modulant, de béatitude
Les voiles traversant dans l’incertitude.
L’ivresse ornée de toute plénitude.
Que je ne puis sourire, les larmes au cœur
Frémissements imperceptibles d’une douleur
Où ne vibre l’éphémère d’un soleil rêveur
Qu’aux germes kaléidoscopiques d’une lueur.
L’instant où j’aurai appris qu’en cette splendeur
D’une passion émaillant les vagues en mon cœur
Je retrouve aux mots le jardin de l’ivresse
Que la muse auréole de coupes d’allégresse.
Traversées de frémissements au fil du vent
Et ainsi, le temps passe et les jours s’en vont
Nos étoiles semées aux graines de nos rêves
Brilleront à l’aube d’un bonheur qui se lève.
Extrait de Fragments d’étoiles
Le poète et la mer
Comme une allégresse, jaillissement d’une octave
Émeraude enlacée d’une écharpe de délices
Saisissant le cœur sans que je ne m’en aperçoive
Bonheur dont il faut tirer l’ivresse à pleins calices.
La mer m’inspire aux frissons d’une brise matinale
Des fragments poétiques en des vagues ornementales
Volage émaillant ma rêverie de strophes d’étoiles
Que verse dans mon cœur ce qui l’enivre en cette toile.
Ravissement d’un dictame aussi léger dans son charme
Revêtant l’ardeur de l’ivresse, manteau de mon âme
Dont les mots étreignent, dans l’écho d’un saisissement
Le roulis de mon cœur où son rêve frémit dormant
Au rivage d’une beauté que, souvent, azure
Un bonheur fermé à tout ce qui est obscur
Me révélant les images voilées d’un miroir
Volupté épurant à mon cœur son envol, le soir
Quand la poésie me vibre aux flots de la Salamandre
D’une beauté dont l’écho en mon cœur se fait entendre
Trinquant un amour que des étoiles me l’ont émaillé
Au firmament d’une ivresse en des couleurs déployées.
Extrait de « Le poète et la mer ».
Les perles de l’aube
La muse, entre les flots d’une brise attendrie,
Compose à l’égérie un chant plein d’harmonie,
Des perles inconnues à mon cœur éperdu,
Démêlant l’aube vive en ses voiles tendus.
Sous l’éclat frémissant d’une mer diaphane,
Le ciel épanche au matin sa lumière arcane,
Et l’âme, au seuil brûlant des songes défendus,
S’enivre des clartés d’un azur suspendu.
La fraîcheur d’un zéphyr s’élève cristalline,
Et l’air, tout parfumé d’une ivresse divine,
Déploie aux horizons des reflets imprévus,
Comme un souffle infini dans l’éther répandu.
Mais l’homme, en ses désirs, poursuit l’ombre fragile,
Il rêve d’un regard où son cœur se profile,
Et croit, dans un instant d’abandon partagé,
Retrouver la clarté d’un bonheur dérobé.
La mémoire en ses nuits rallume des blessures,
Mêlant aux vains regrets d’une lueur trop pure.
Mais l’espoir renaissant éclaire les sentiers,
Et relève à jamais ses songes meurtriers.
Alors, dans le secret des heures fraternelles,
La tendresse s’élève en lueurs éternelles ;
Et l’homme apaisé, dans son tranquille séjour,
S’ouvre à l’infini dans la paix claire du jour.
Extrait de « Promesses d’aurore ».
Beauté d’un rêve
Il s’élève des couleurs où jubilent, confuses
Les senteurs d’un chemin, sous les voiles de la muse.
Labourant mon cœur, heureux d’un envol qui reluit
D’étoiles déroulant une fraicheur qui séduit
Au cœur de l’ivresse dont se voile mon délire
Mon cœur, ce soir, s’inspirant de ce qui le déchire
Trouvant en son népenthès aussi doux que la sève
Le parfum assaisonnant l’éphémère d’un rêve,
Orné du saisissement d’un maëlstrom intense
Où les mots fleurissent au fil de l’effervescence
Fredonnant, dans l’ondulation de cet émoi,
L’extase contenue dans la lueur d’une joie
D’un rêve dont la beauté caressant d’élégance
Le désir débordant d’en ciseler le silence.
Extrait de « Promesses d’aurore ». Ce poème a été primé lors de la IXe édition du Prix International de Poésie Léopold Sédar Senghor.

Boualem Mihoub, poète algérien né à Mostaganem en 1960, puise son inspiration dans la mer, source d’émotion et d’espérance. Auteur de plusieurs recueils (Brise d’espoir, Fragments d’étoiles, Le poète et la mer…), il a été distingué par le Prix International de Poésie Léopold Sédar Senghor. Également traducteur, il partage sa poésie lumineuse et engagée avec un large public, fidèle à sa conviction que les mots restent sa voix la plus essentielle.