Jusqu’au 14 décembre 2025, le Centre d’Art Contemporain du Hangar 107 à Rouen accueille Connections, la nouvelle exposition de Romain Froquet. Inspirée de son immersion dans le désert du Chihuahuan, au Texas, cette exposition sensible et plurielle interroge la relation intime entre l’homme, le geste et la terre.
Connections de Romain Froquet : une traversée poétique entre geste, matière et territoire, née du désert texan
Au bord de la Seine, le Hangar 107 devient, le temps de l’automne, un espace d’écoute et de résonance. Connections, la nouvelle exposition de Romain Froquet, y déploie un ensemble d’œuvres nées d’une expérience radicale : l’immersion de l’artiste dans les vastes étendues du désert du Chihuahuan, à l’ouest du Texas. Là-bas, dans un territoire presque silencieux, traversé de vents et de lumière, Froquet a tracé à même le sol une œuvre de land art éphémère, comme un geste d’inscription fragile au cœur du monde minéral.
De cette expérience fondatrice, l’exposition révèle les prolongements et les métamorphoses. Peintures, broderies, photographies, objets naturels, film et installation sonore composent un parcours où chaque œuvre semble conserver la vibration du lieu originel. Certaines toiles, réalisées avec des pigments naturels collectés sur place, prolongent la palette ocre et poussiéreuse du désert. Les broderies, conçues avec l’atelier Safrane Cortambert, traduisent les motifs de ses tracés en fils et textures, rappelant que chez Froquet, la ligne est toujours plus qu’un simple trait : elle est fil de vie, lien et respiration.
Les photographies et grands tirages issus de ses séjours dans le désert captent quant à eux la puissance du vide et l’éloquence du silence. Bois, roches et poussières prélevés in situ dialoguent avec ces images comme les témoins d’un passage. Le film documentaire de Thomas Granovsky et l’installation sonore immersive invitent, eux, à s’abandonner à une autre écoute du monde — celle des bruissements, des souffles, des interstices.
Connections ne cherche pas à raconter mais à faire ressentir. L’exposition se pense comme une traversée intérieure où le visible s’efface parfois pour laisser affleurer l’essentiel : la relation ténue entre le geste et la matière, entre ce que l’on touche et ce qui nous traverse. Chaque pièce agit comme un point d’ancrage dans une cartographie intime, où le pigment devient mémoire, le motif devient trace, et la matière se fait souffle.
Romain Froquet, la ligne comme langage universel
Né en 1982, Romain Froquet vit et travaille à Paris. Artiste autodidacte, il s’est d’abord fait connaître par ses peintures murales, ses interventions urbaines et ses recherches autour de la ligne, qu’il conçoit comme un alphabet visuel universel. Son œuvre, traversée par l’idée de connexion — entre les êtres, les formes et les espaces — s’ancre dans une tension féconde entre abstraction et organicité. On retrouve dans ses compositions une pulsation proche de la nature : la ligne s’y déploie comme un organisme vivant, tissant des réseaux, des ramifications, des liens invisibles.
Avec Connections, Froquet poursuit cette quête de correspondances. Mais cette fois, c’est la nature elle-même qui devient partenaire et mémoire du geste. En s’immergeant dans le désert, il ne cherche pas à représenter un paysage, mais à s’y fondre, à en épouser le rythme. Le désert devient atelier, matière et miroir.
Agenda
Exposition : Connections de Romain Froquet
Centre d’Art Contemporain du Hangar 107,
Quai Jean de Béthencourt, Rouen
Du 11 septembre au 14 décembre 2025
