Johnny Depp fait son retour dans les grands studios américains avec Ebenezer: A Christmas Carol, une nouvelle adaptation du chef-d’œuvre de Charles Dickens produite par Paramount. Réalisé par Ti West, le film marque une étape décisive dans la réconciliation entre l’acteur et Hollywood.
Ebenezer : A Christmas Carol : le grand retour de Johnny Depp chez Paramount
Johnny Depp revient dans les grands studios avec Ebenezer: A Christmas Carol, une nouvelle adaptation du roman de Charles Dickens que Paramount prévoit de sortir en novembre 2026. Le film, confié au cinéaste américain Ti West — connu pour ses œuvres à la frontière du fantastique et de l’horreur — ambitionne de revisiter ce classique victorien sous un angle à la fois sombre et introspectif.
Depp y incarnera Ebenezer Scrooge, vieil homme avare et solitaire confronté à ses propres fantômes. Un rôle aux accents métaphoriques pour un acteur qui, après plusieurs années de mise à l’écart, retrouve la lumière des grands studios. Dans ce personnage hanté par ses fautes et cherchant la rédemption, certains verront un écho direct à la trajectoire personnelle et artistique de Depp.
Pendant près de deux décennies, Johnny Depp fut l’un des visages les plus emblématiques du cinéma hollywoodien. De Pirates des Caraïbes à Alice au pays des merveilles, il incarna une génération d’acteurs capables de mêler excentricité et émotion. Mais les procès en diffamation liés à sa rupture avec Amber Heard ont profondément altéré son image publique et ses relations avec l’industrie. En 2020, Warner Bros. l’écartait de la saga Les Animaux fantastiques, marquant un tournant brutal dans sa carrière.
L’acteur s’est alors tourné vers le cinéma d’auteur européen, loin du système des grands studios. En 2023, il a fait son retour sur la Croisette avec Jeanne du Barry de Maïwenn, dans lequel il incarnait Louis XV. À Cannes, il a affirmé ne plus ressentir le besoin d’appartenir à Hollywood, déclarant : « Je ne me sens pas boycotté, car je ne pense pas à Hollywood. »
Deux ans plus tard, Ebenezer: A Christmas Carol semble pourtant redéfinir ce lien. Produit par Emma Watts, écrit par Nathaniel Halpern et porté par Andrea Riseborough, le film s’annonce comme une œuvre d’atmosphère, entre drame psychologique et récit fantastique. Paramount le présente comme « une histoire de fantômes palpitante se déroulant dans le Londres de Dickens, suivant le voyage surnaturel d’un homme pour affronter son passé, son présent et son avenir ».
Ce récit de rédemption, au cœur du texte de Dickens, trouve ici une dimension presque autobiographique. Depp, longtemps perçu comme une figure marginale du système hollywoodien, se confronte de nouveau à la grande machine des studios, mais avec un regard apaisé, presque détaché. Ce retour n’a rien d’un simple repositionnement : il traduit la volonté d’un artiste de reprendre le contrôle sur son parcours et sur sa représentation publique.
Ti West, réalisateur reconnu pour son approche visuelle et son sens du climat narratif, apporte à cette version d’A Christmas Carol une touche contemporaine et stylisée. Loin des adaptations familiales du conte, Ebenezer: A Christmas Carol promet un regard plus grave, où la solitude, la culpabilité et la rédemption deviennent les véritables moteurs de l’histoire.
Le projet symbolise à la fois le retour de Johnny Depp à Hollywood et une forme de réconciliation entre l’acteur et un système qu’il a longtemps tenu à distance. Dans le rôle d’Ebenezer Scrooge, on s’attend à une interprétation habitée par la maturité et la mélancolie, portée par l’expérience d’un homme qui, à l’image du personnage de Dickens, affronte son passé pour se réinventer.
