Le prix Goncourt attribué à Laurent Mauvignier pour « La maison vide »

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Laurent Mauvignier - 2014 - Photo : Pymouss / Wikimédia

Ce mercredi 4 novembre 2025, la prestigieuse Prix Goncourt a été attribuée à Laurent Mauvignier pour son dixième roman, La Maison vide (Éditions de Minuit). L’auteur y déploie l’épopée intime d’une famille sur plusieurs générations, et inscrit son travail dans une grande veine littéraire qui dépasse le simple « récit ».

Laurent Mauvignier : une maison de mots couronnée par le Goncourt 2025

Laurent Mauvignier, né en 1967 à Tours, a construit une œuvre littéraire marquée par l’intensité, la longueur, la profondeur du temps et des silences.
Avec « La Maison vide », il revient à une thématique familiale. L’ouvrage retrace le destin de trois femmes — et plus largement de générations successives — plongées dans l’histoire du XXe siècle, marquées par les guerres, les traumatismes, les absences, les maisons abandonnées, les légions d’honneur et les visages effacés des photographies familiales.

Le prix Goncourt attribué à Laurent Mauvignier pour "La maison vide"
L’écriture de Mauvignier refuse la hiérarchie des personnages, donne voix à chacun, s’attache à rendre visible ce qui se tait.
Ce prix Goncourt semble reconnaître un aboutissement : non pas la fin d’une œuvre mais sa maturité.

Le Prix Goncourt en bref

Créé en 1903, le Prix Goncourt est l’un des grands prix littéraires de la langue française. Il est décerné chaque année par l’Académie Goncourt, et, bien que doté symboliquement (le lauréat reçoit essentiellement un chèque de 10 euros), il représente un fort coup de projecteur médiatique et éditorial sur l’œuvre récompensée.
Le 4 novembre 2025, la remise s’est tenue au restaurant Drouant à Paris, comme c’est la tradition.

Pourquoi ce choix ?

Le jury du Goncourt a reconnu dans « La Maison vide » la puissance narrative et la profondeur des personnages. Le roman s’inscrit dans une ambition littéraire forte : explorer les silences, les absences, confronter l’humain aux turbulences de l’histoire.
Le fait que ce soit un récit familial, mais non anecdotique, lui donne une dimension universelle : il interroge la transmission, la mémoire, les ravages — aussi bien pour les femmes que pour les hommes — d’un siècle vécu.

Ce que cela signifie

Pour Mauvignier, le prix Goncourt peut être vu comme la reconnaissance d’une œuvre patiente, exigeante, en marge des effets immédiats. Cela réaffirme aussi que la grande littérature française contemporaine peut revenir au « roman » dans son amplitude : plusieurs générations, plusieurs voix, un temps long.
Pour les lecteurs et le milieu éditorial, cette distinction relance l’intérêt pour l’auteur, son catalogue, son approche singulière. Elle invite à revisiter ses romans antérieurs (par exemple « Des hommes », « Dans la foule »…) à la lumière de ce nouveau jalon.

Quelques repères

« La Maison vide » paraît aux Éditions de Minuit.
Le roman explore une saga familiale sur quatre générations.
Le Goncourt 2025 arrive après d’autres reconnaissances pour Mauvignier ; ce choix ne tombe pas en dehors d’une trajectoire.
Le prix Goncourt, bien qu’il soit symboliquement modeste, reste un levier important pour la diffusion d’un livre et de son auteur, tant en France qu’à l’international.

Laurent Mauvignier reçoit le prix Goncourt 2025 pour un roman à la fois intime et vaste, ancré dans la mémoire familiale et l’histoire collective. « La Maison vide » s’impose comme une œuvre majeure, à lire non seulement comme une célébration littéraire mais aussi comme une réflexion profonde sur le temps, l’héritage, l’absence. Dans le paysage éditorial, voilà un jalon — pour l’auteur, pour les lecteurs, pour la littérature française.

L’académie Goncourt
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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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