La chanteuse américaine Sabrina Carpenter et la réalisatrice Lorene Scafaria unissent leurs talents pour une comédie musicale inspirée d’Alice au pays des merveilles. Ce projet ambitieux, produit par Universal, promet une relecture contemporaine et audacieuse du chef-d’œuvre de Lewis Carroll, entre imaginaire et introspection.
Universal explore le rêve et la démesure avec Sabrina Carpenter et Lorene Scafaria
Un conte revisité par deux artistes de leur temps
L’univers d’Alice au pays des merveilles n’a jamais cessé d’inspirer le cinéma, la musique et la mode. Plus d’un siècle et demi après la publication du roman de Lewis Carroll, c’est au tour de Sabrina Carpenter et Lorene Scafaria d’en proposer une nouvelle lecture, dans la forme d’une comédie musicale produite par Universal Pictures. L’œuvre, encore sans titre, marquera un tournant pour Carpenter, qui y fera ses premiers pas dans un grand rôle de cinéma tout en participant à la production du film.
Connue pour sa pop cristalline et sa présence scénique magnétique, Sabrina Carpenter s’affirme depuis quelques années comme une artiste à part entière. Avec son septième album Man’s Best Friend, acclamé par la critique et nommé six fois aux Grammy Awards, elle s’impose à la fois comme chanteuse, compositrice et performeuse. En s’aventurant dans le cinéma musical, elle prolonge cette exploration de soi et de ses doubles artistiques, à l’image d’Alice traversant le miroir pour découvrir d’autres versions d’elle-même.
Lorene Scafaria : la mise en scène du trouble et du désir
La réalisatrice Lorene Scafaria, connue pour Hustlers et pour son travail sur Succession, signe le scénario et la mise en scène du film. Son regard, à la fois empathique et incisif, s’attache souvent à des figures féminines en quête d’émancipation dans un monde aux codes ambigus. Avec ce nouveau projet, elle transpose probablement la dérive d’Alice dans un imaginaire moderne, où l’absurde devient le reflet de notre époque.
Scafaria a su, au fil de ses œuvres, mêler satire et tendresse, puissance et fragilité. Sa capacité à construire des récits sur la résilience, la solitude et la quête d’identité fait d’elle une héritière naturelle de Carroll, dont le texte questionnait déjà la frontière entre le rêve et la raison.
Universal, entre tradition et renouveau
Cette adaptation d’Alice au pays des merveilles s’inscrit dans la continuité des grandes fresques musicales portées par Universal, comme Wicked: For Good, produit par Marc Platt, également attaché au projet. Loin de rivaliser avec l’univers visuel de Disney, cette nouvelle version semble vouloir s’affranchir du merveilleux pour explorer des territoires plus intimes et symboliques, où la musique sert de passage entre les mondes.
Le studio confie la supervision du film à Ryan Jones et Jacqueline Garell, tandis que Leslie Morgenstein et Elysa Koplovitz Dutton, de Alloy Entertainment, en assureront la production. Cette équipe réunit des figures reconnues du cinéma contemporain, témoignant d’une volonté de concilier exigence artistique et ambition populaire.
Une Alice d’aujourd’hui
Si l’intrigue reste secrète, l’annonce de ce duo féminin à la tête du projet suffit à éveiller la curiosité. On peut imaginer une Alice moderne, en proie à la confusion des identités et des émotions, comme une métaphore du passage à l’âge adulte — thème cher à Carpenter. Sa voix, à la fois douce et affirmée, pourrait donner une résonance nouvelle à ce conte initiatique, dans un dialogue entre la musique et l’image que Lorene Scafaria saura orchestrer avec finesse.
Cette rencontre entre la chanteuse pop et la cinéaste indépendante promet de revisiter le mythe d’Alice non pas comme une fuite vers l’imaginaire, mais comme une traversée de soi. Un projet qui s’annonce comme un voyage intérieur, musical et poétique, où les miroirs de Carroll deviennent ceux de notre époque.
Photo : Photo : Raph PH @ Wikimédia
