Jimmy Cliff, la voix du reggae s’éteint à 81 ans

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Jimmy Cliff - Festival du bout du Monde à Crozon dans le Finistère (France) - 4 août 2012 - Photo : Le supermat / Wikimédia

Le chanteur jamaïcain Jimmy Cliff est mort à 81 ans, laissant derrière lui une œuvre immense qui a porté le reggae aux quatre coins du monde. Sa voix solaire et ses chansons d’espoir ont façonné l’histoire musicale de plusieurs générations.

Jimmy Cliff : adieu à une légende jamaïcaine

Le monde du reggae perd l’une de ses plus grandes voix. Jimmy Cliff, auteur de classiques comme Reggae Night, Many Rivers to Cross ou You Can Get It If You Really Want, est décédé à l’âge de 81 ans. L’annonce a été faite par son épouse, Latifa, dans un message publié sur Instagram. Elle y évoque une crise d’épilepsie suivie d’une pneumonie, demandant que leur intimité soit respectée en ces heures douloureuses.

Rapidement, les hommages ont afflué. Le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness a salué « un véritable géant culturel », rappelant combien sa musique avait « réconforté les gens dans les moments difficiles » et contribué à faire rayonner la culture jamaïcaine à l’échelle internationale.

Un parcours fulgurant, des débuts du ska à la planète reggae

Né James Chambers le 30 juillet 1944 en Jamaïque, Jimmy Cliff est repéré très jeune. Il n’a que quatorze ans lorsqu’il écrit Hurricane Hattie, premier succès qui lui ouvre les portes d’Island Records, le label où grandira également Bob Marley. En 1961, il sort son premier disque et s’impose rapidement comme l’une des voix montantes du ska naissant.

Sa carrière prend une dimension mondiale lorsqu’il représente la Jamaïque à l’Exposition universelle de New York en 1964. Il fait découvrir au public international les rythmes de son île, avant de triompher au Brésil en remportant un concours musical en 1968 avec Waterfall. Sa signature chez A&M confirme cette ascension fulgurante, tout comme le succès de Wonderful World, Beautiful People, repris en France par Claude François sous le titre Le monde est grand, les gens sont beaux.

Une star mondiale, récompensée et célébrée

Dans les années 1970, Jimmy Cliff devient une figure incontestée du reggae, autant par sa voix que par sa présence scénique. Il est récompensé à deux reprises aux Grammy Awards : en 1986 pour Cliff Hanger, et en 2013 pour Rebirth. Sa reprise de I Can See Clearly Now en 1993 devient l’un de ses plus grands succès, lui offrant une nouvelle génération d’auditeurs.

Polyvalent, il touche aussi au cinéma et signe des collaborations marquantes avec des artistes variés, des Rolling Stones à Sting, en passant par Kool & The Gang ou Yannick Noah. Il prête sa voix au film Le Roi Lion dans l’inoubliable Hakuna Matata et entre officiellement au Rock and Roll Hall of Fame en 2010.

Une fin de carrière discrète, mais toujours tournée vers la création

S’il était moins présent sur scène ces dernières années, Jimmy Cliff n’avait jamais cessé de créer. En 2022, il revient avec l’album Refugees, un disque intime auquel participe sa fille Lilty, témoignant de son désir de transmission et de renouvellement.

Avec sa disparition, c’est plus de soixante ans de musique qui se referment. Jimmy Cliff laisse un héritage immense : des hymnes à la joie, à la résilience et à la liberté, qui continueront d’accompagner les auditeurs du monde entier.

Photo de couverture @ Wikimédia

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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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