La première bande-annonce de La Bataille de Gaulle vient d’être dévoilée. Réalisé par Antonin Baudry, le film retrace, en deux volets, l’entrée en résistance du général de Gaulle à partir de juin 1940. Une fresque historique d’envergure, attendue en salles à l’été 2026.
La Bataille de Gaulle au cinéma : un récit en deux temps pour l’été 2026
Antonin Baudry adapte la biographie de Julian Jackson pour raconter la France libre et la Résistance
Le cinéma français s’apprête à consacrer l’un de ses projets les plus ambitieux de ces dernières années à une figure centrale de son histoire politique et morale. La Bataille de Gaulle, réalisé par Antonin Baudry, sortira en deux parties à l’été 2026. Le premier volet, L’Âge de fer, est attendu le 10 juin, suivi de J’écris ton nom le 3 juillet. La bande-annonce récemment révélée donne la mesure d’un projet pensé comme une fresque, à la fois historique et humaine.
Après Le Chant du loup, Antonin Baudry poursuit son exploration des récits de tension et de décision en s’attaquant à un moment fondateur : l’année 1940, lorsque la France vaincue bascule dans l’Occupation et que Charles de Gaulle refuse l’armistice. Le film s’ouvre sur cette fracture initiale, alors que le pays est divisé et que l’avenir semble scellé. Au cœur du chaos, un homme choisit la désobéissance et l’exil pour tenter de convaincre le monde que la bataille n’est ni terminée ni perdue.
Le scénario, coécrit par Antonin Baudry et Bérénice Vila, s’appuie sur l’ouvrage de référence de l’historien britannique Julian Jackson, De Gaulle : une certaine idée de la France. Ce socle historique assumé se ressent dès les premières images de la bande-annonce, qui s’ouvre en anglais, sur des propos attribués au président américain Franklin D. Roosevelt, rappelant la défiance initiale des Alliés envers le chef de la France libre. Le choix de cette entrée en matière souligne la dimension internationale du récit et la solitude politique de de Gaulle à ses débuts.
Simon Abkarian incarne Charles de Gaulle
Simon Abkarian incarne le général de Gaulle. Son interprétation, sobre et tendue, s’inscrit dans une volonté de distance avec l’icône figée pour privilégier l’homme confronté à l’incertitude, au doute et à la responsabilité. Autour de lui, le film réunit une distribution dense et intergénérationnelle : Benoît Magimel, Mathieu Kassovitz, Anamaria Vartolomei, Niels Schneider, Karim Leklou, Thierry Lhermitte, ainsi que Simon Russell Beale dans le rôle de Winston Churchill. Le casting témoigne de l’ambition du projet, qui entend donner corps à une pluralité de trajectoires, célèbres ou anonymes.
La superproduction historique française
Avec un budget estimé à environ 37 millions d’euros par film, La Bataille de Gaulle s’inscrit clairement dans le registre de la superproduction historique française. Mais l’enjeu n’est pas seulement spectaculaire. Dans sa note d’intention, Antonin Baudry évoque la question centrale qui a guidé son travail : quel type de personnalité faut-il être pour refuser de se soumettre en 1940, désobéir à son propre gouvernement et consacrer sa vie à une certaine idée de la France. Cette interrogation irrigue le diptyque, qui s’intéresse autant aux décisions stratégiques qu’aux résistances de l’ombre, aux engagements précoces et souvent invisibles.
Le choix de raconter cette histoire en deux films permet d’éviter la simplification et de déployer un récit au long cours. L’Âge de fer pose les bases politiques et militaires de la France libre, tandis que J’écris ton nom promet d’élargir la focale aux résonances collectives et symboliques de l’engagement. L’ensemble se présente comme un hommage mesuré aux figures de la Résistance, sans emphase inutile, mais avec le souci de restituer la complexité d’un moment historique décisif.
Attendu comme l’un des grands rendez-vous du cinéma français de 2026, La Bataille de Gaulle s’annonce moins comme un biopic classique que comme une réflexion cinématographique sur le refus, la responsabilité et la construction d’un destin politique. La bande-annonce, sans livrer de clés spectaculaires, confirme une approche sérieuse et documentée, fidèle à l’exigence qui caractérise le travail d’Antonin Baudry.
