Brian Jones & les Rolling Stones

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Brian Jones & les Rolling Stones : Un portrait bouleversant du fondateur oublié

Brian Jones & les Rolling Stones
En salles ce mercredi, le documentaire « Brian Jones & les Rolling Stones », réalisé par Nick Broomfield, revient sur la trajectoire fulgurante et tragique du musicien qui a fondé l’un des groupes les plus légendaires de l’histoire du rock. Avec une multitude d’archives rares et des témoignages poignants, le film redonne sa place à une figure aussi brillante que tourmentée, dont l’histoire s’est souvent perdue derrière l’aura de Mick Jagger et Keith Richards.

Lorsque Brian Jones crée les Rolling Stones en 1962, il est le cœur battant du groupe. Passionné de blues, il impose une direction musicale qui puise dans les racines du genre, allant jusqu’à baptiser la formation d’après un morceau de Muddy Waters. À ses débuts, Jones est plus populaire que Jagger et Richards, notamment grâce à son charisme et son talent de multi-instrumentiste. Il organise les concerts, gère l’image du groupe et incarne l’élégance rock britannique des Swinging Sixties.

Pourtant, au fil des années, son étoile pâlit. Avec l’arrivée du manager Andrew Loog Oldham, qui pousse Jagger et Richards à composer leurs propres morceaux, l’artiste perd progressivement son rôle central. Coincé entre son purisme blues et la montée en puissance du tandem Jagger-Richards, il sombre dans les excès et l’autodestruction.

Le documentaire de Nick Broomfield explore avec minutie les contradictions du personnage. Derrière le dandy raffiné se cachait une personnalité instable et tourmentée, marquée par une quête d’amour et de reconnaissance, notamment vis-à-vis de ses parents, bourgeois rigides qui ont rejeté ses choix de vie. Ce rejet initial aura des conséquences dramatiques, le poussant dans une spirale d’errances affectives et de comportements destructeurs.

À travers des témoignages inédits, le film met en lumière les multiples facettes de Brian Jones. Des proches racontent un homme capable de cruauté et de manipulation, mais aussi un musicien visionnaire, dont l’expérimentation sonore a façonné les premiers succès des Rolling Stones. Son jeu novateur, intégrant des instruments exotiques comme le sitar ou le dulcimer, a largement contribué à l’identité sonore du groupe.

Les tensions au sein du groupe s’accentuent à mesure que Brian Jones s’enfonce dans la drogue et l’alcool. Son éviction en juin 1969 sonne comme une condamnation à l’oubli. Moins d’un mois plus tard, le 2 juillet 1969, il est retrouvé mort dans sa piscine, à seulement 27 ans. Premier membre du tristement célèbre « Club des 27 », il rejoint d’autres figures mythiques du rock disparues trop tôt, comme Jimi Hendrix, Janis Joplin et Jim Morrison.

Nick Broomfield ne se contente pas d’un simple hommage : il dresse un portrait nuancé, sans occulter les aspects sombres du musicien. Il révèle aussi l’héritage indélébile de Jones, dont l’amour du blues continue d’imprégner le son des Rolling Stones.

Ce film puissant et immersif replace enfin son fondateur au centre de l’histoire du groupe, rappelant que, bien avant la machine à tubes, il y avait un homme, un artiste passionné, et une étoile qui a brûlé trop vite.

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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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