Cannes 2025 : Jafar Panahi a remporté la Palme d’or avec Un simple accident

Actualités
Lecture de 6 min
Crédit @ FDC

Palmarès Festival de Cannes 2025 : Le rideau est tombé sur la 78e édition du Festival de Cannes, marquant une année pleine de sentiment, d’engagement politique et de découvertes artistiques.

Palmarès Festival de Cannes 2025 : Un prix engagé et émouvant pour la 78e édition

Sous un ciel azur contrastant avec les éclats du septième art, le jury, dirigé cette année par une personnalité encore entourée de mystère, a dévoilé un palmarès aussi audacieux qu’émouvant. Entre grands retours, nouvelles voix et hommages aux légendes, les sélections de 2025 s’annoncent mémorables.

La Palme d’or pour Jafar Panahi : un succès de la ténacité

Jafar Panahi a remporté la prestigieuse Palme d’or avec Un simple accident, incarnant une victoire symbolique. Ce réalisateur iranien, longtemps privé de liberté et de moyens de création, propose un film d’une sobriété radicale, à la limite du documentaire, où la banalité d’un fait divers expose les tensions cachées d’une société en quête de justice. Par cette distinction, Cannes réitère son soutien aux artistes qui, envers et contre tous, continuent de filmer l’indicible.

Joachim Trier et Kleber Mendonça Filho reconnus

Le Grand Prix a été remis à Valeur sentimentale du Norvégien Joachim Trier, un drame empreint de mélancolie et profondément humain sur les traces d’un amour perdu. Dans une approche introspective et délicate, Trier poursuit son exploration des blessures de l’âme avec une précision émouvante.

Autre moment marquant du palmarès : le Brésilien Kleber Mendonça Filho, récompensé pour la réalisation de L’Agent secret. Adaptation libre de Joseph Conrad, ce thriller politique d’une tension remarquable a également valu à son interprète principal, Wagner Moura, le Prix d’interprétation masculine, saluant une performance intense et magistrale digne des plus grandes figures du cinéma engagé.

Un Prix du jury partagé entre mysticisme et chaos

Le jury a choisi de partager son Prix entre Sirat d’Olivier Laxe, une odyssée spirituelle aux abords du désert, et Sounds of Falling de Mascha Schilinski, une méditation sensorielle sur la solitude urbaine. Deux œuvres d’une écriture radicale, témoignant de l’éclectisme d’un jury sensible à l’expérimentation formelle autant qu’à l’intensité émotionnelle.

Le prix spécial pour Bi Gan, le prix du scénario pour les Dardenne

Autre temps fort de cette édition : le Prix spécial du jury attribué à Resurrection de Bi Gan. Ce réalisateur chinois y explore, par une succession de plans séquences vertigineux, les limites entre rêve et réalité, mort et renaissance, poursuivant sa recherche d’un cinéma hypnotique et sensoriel.

Le Prix du scénario est revenu à Jean-Pierre et Luc Dardenne pour Jeunes mères, un récit poignant d’une maternité précaire en marge de l’Europe. Avec leur humanisme reconnu, les deux frères belges portent un regard doux et incisif sur celles qui sont souvent ignorées.

Deux interprétations remarquables récompensées

Côté interprétation féminine, le prix a été remis à Nadia Melliti pour son rôle dans La Petite Dernière de Hafsia Herzi. Une révélation éclatante, pleine de nuances, incarnant avec force la lutte d’une jeune femme pour exister dans une société patriarcale étouffante.

Palmarès Festival de Cannes 2025 
Nadia Melliti @ FDC

Le prix masculin, comme mentionné, revient à Wagner Moura, exceptionnel dans L’Agent secret. Cet acteur brésilien livre une prestation d’une intensité rare, mêlant fragilité et détermination dans un rôle de justicier moderne.

Palmarès Festival de Cannes 2025
Crédit @ FDC

Les révélations du court-métrage et de la Caméra d’or

En ce qui concerne les œuvres premières, The President’s Cake du réalisateur irakien Hasan Hadi a remporté la Caméra d’or. Un conte satirique au ton mordant, entre farce politique et chronique sociale, promettant un futur prometteur pour ce jeune réalisateur.

La Palme d’or du court-métrage a été décernée à I’m Glad You’re Dead Now de Tawfeek Barhom, une fable aigre-douce sur la mémoire et la revanche. Le jury a également décerné une mention spéciale à Ali d’Adnan Al-Rajeev, un court-métrage poétique sur l’exil et l’enfance.

Des Palmes d’or d’honneur pour deux géants du cinéma américain

Dès la cérémonie d’ouverture, le Festival a donné le ton en honorant deux piliers du septième art : Robert De Niro et Denzel Washington ont reçu une Palme d’or d’honneur saluant l’ensemble de leurs carrières. Le premier, icône du Nouvel Hollywood, et le second, figure majeure du cinéma américain contemporain, ont été célébrés pour leur exigence artistique, leur engagement et leur aura incomparable à l’écran. Une double ovation qui a marqué les débuts d’une édition placée sous le signe de la mémoire et de la transmission.

Une édition marquée par l’humanité, la politique et l’audace

Ce palmarès 2025 réaffirme la mission du Festival de Cannes : faire dialoguer les continents, les perspectives et les formes, dans une célébration du cinéma comme langage universel et espace de résistance. À travers ses choix, le jury a mis en avant l’audace formelle, la force narrative et l’ancrage dans les réalités contemporaines.

Site web
Lire aussi
Partager cet article
Suivre :
Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
Laisser un commentaire