Avec « Un ciel sans terre », la cinéaste Erige Sehiri revient sur la Croisette avec un drame engagé et profondément humain
Pour la deuxième fois de sa carrière, la réalisatrice franco-tunisienne Erige Sehiri s’invite au prestigieux Festival de Cannes, où elle présentera en première mondiale son nouveau long-métrage Un ciel sans terre. Sélectionné dans la section Un Certain Regard, dédiée aux voix singulières du cinéma international, ce film s’annonce comme une œuvre poignante, portée par une écriture sensible et un regard profondément ancré dans l’humain.
Un récit inspiré de faits réels
Tiré d’événements survenus en février en Tunisie, Un ciel sans terre s’inspire du sort dramatique réservé aux migrants d’Afrique subsaharienne, pris pour cibles dans les rues comme dans les médias. À travers cette toile de fond douloureuse, Sehiri choisit de dépasser les stéréotypes et d’explorer des trajectoires intimes et complexes.
« Ce qui me fascine, c’est de créer des personnages vrais, inattendus, capables de troubler et d’émouvoir », confie-t-elle dans un communiqué.
Trois femmes, un refuge, une tension
Le film suit Marie, une pasteure ivoirienne et ancienne journaliste installée en Tunisie. Son foyer devient un refuge pour deux jeunes femmes : Nani, une mère en quête de lendemain, et Jolie, étudiante brillante et porteuse des espoirs de sa famille restée au pays. L’irruption d’une fillette orpheline bouleverse l’équilibre précaire de cette microsociété. À travers leurs liens, leurs peurs et leurs élans de solidarité, Un ciel sans terre expose les failles d’un monde fracturé, mais aussi la lumière que les êtres humains peuvent y faire jaillir.
Une distribution prestigieuse
Porté par Aïssa Maïga, Laetitia Ky, Déborah Lukumuena Nani, et le Tunisien Mohamed Graïa, le film bénéficie également du regard affûté de la cheffe opératrice Frida Marzouk, fidèle collaboratrice d’Erige Sehiri depuis Sous les figues. Marzouk, dont le travail s’étend d’Abdellatif Kechiche à la saga John Wick, apporte ici une dimension visuelle à la fois brute et poétique.
Un projet ambitieux et engagé
Coréalisé avec Anna Cynik et Malika Cécile-Lowatte, et coproduit par Didar Domehri, Un ciel sans terre témoigne d’une ambition artistique rare. Il sera distribué dans le monde arabe par MAD Distribution, gage d’une large visibilité au-delà de la Croisette.
Après le succès de Sous les figues, déjà remarqué à Cannes, Erige Sehiri poursuit avec audace son exploration de récits à hauteur d’êtres. Avec ce nouveau film, elle signe une œuvre essentielle, entre actualité brûlante et poésie du quotidien.
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