La romancière sud-coréenne Han Kang lauréate du prix Nobel de littérature 2024
Ce jeudi 10 octobre 2024, l’Académie suédoise a décerné le prestigieux Prix Nobel de Littérature à l’auteure sud-coréenne Han Kang, saluée pour sa « prose poétique intense qui confronte les traumatismes historiques et expose la fragilité de la vie humaine ». Ce prix couronne une carrière littéraire marquée par une exploration profonde des souffrances individuelles et collectives, ancrée dans l’histoire de son pays, la Corée du Sud, et de l’humanité toute entière.
Née en 1970 à Gwangju, Han Kang est la fille du célèbre romancier Han Sung-won, une figure éminente de la littérature coréenne. Dès son plus jeune âge, elle baigne dans un environnement littéraire propice à l’écriture. À l’âge de 23 ans, elle fait ses premiers pas dans le monde littéraire en publiant des poèmes dans la revue Littérature et société. Deux ans plus tard, elle s’aventure dans la prose avec ses premières nouvelles, qui marquent le début de son exploration des thèmes qui façonneront toute son œuvre : la douleur, la violence et la quête de sens dans un monde brisé.
Han Kang est aujourd’hui mondialement connue, notamment grâce à son roman La Végétarienne, une œuvre traduite dans de nombreuses langues qui a captivé les lecteurs et la critique à travers le globe. En 2024, elle a également reçu le prestigieux prix Émile-Guimet de littérature asiatique, consolidant sa place parmi les voix littéraires les plus influentes de l’Asie contemporaine.
Son écriture se distingue par une approche poétique de la prose, où chaque mot semble pesé pour saisir la profondeur de l’expérience humaine. Ses récits, souvent centrés sur des personnages en quête de sens, confrontent les lecteurs à la fragilité de la vie humaine et à la douleur des traumatismes historiques, un thème particulièrement récurrent dans son œuvre en raison de l’histoire tumultueuse de la Corée du Sud.
En 2023, elle a remporté le prix Médicis du roman étranger avec Impossibles adieux, publié chez Grasset, un roman poignant où la perte et la séparation se mêlent à des questionnements existentiels profonds. Ce roman, comme le reste de son œuvre, témoigne de son talent à transformer la douleur individuelle en une réflexion universelle sur l’existence.
Avec six de ses romans déjà traduits en français, Han Kang est devenue une figure incontournable de la littérature mondiale. Elle est aujourd’hui considérée comme l’une des écrivaines majeures de sa génération en Corée du Sud, mais aussi comme une voix littéraire de premier plan à l’échelle internationale. Son œuvre, traduite dans de nombreuses langues, lui a valu une reconnaissance planétaire, notamment pour la beauté formelle de sa prose et la puissance émotionnelle de ses récits.
Le Prix Nobel de Littérature 2024 marque une nouvelle étape dans sa carrière, consacrant une œuvre qui interroge les blessures de l’histoire tout en célébrant la complexité et la fragilité de l’âme humaine. Han Kang rejoint ainsi les rangs des grands noms de la littérature mondiale, et son influence ne cesse de croître, touchant des lecteurs aux quatre coins du globe.
« Je suis tellement surprise et honorée »
Han Kang, lauréate du prix littéraire 2024, venait de terminer un dîner avec son fils chez elle à Séoul lorsqu’elle a appris la nouvelle. Dans cette interview, elle revient sur le fait d’être la première lauréate du prix littéraire sud-coréen et parle de l’influence qu’ont eue sur elle les écrivains en tant que collectif : « Tous leurs efforts et leurs forces ont été pour moi une source d’inspiration. »
Han Kang parle également de son processus d’écriture sur le succès international The Vegetarian , et recommande son livre le plus récent We Do Not Part à tous ceux qui sont curieux de commencer à lire ses livres.
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