Jacob Elordi dans « Les Indomptés » : Troublant, vraiment ?

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« Les Indomptés », un drame de Daniel Minahan avec Jacob Elordi, Daisy Edgar-Jones, Will Poulter, Diego Calva, Sasha Calle, Don Swayze

Jacob Elordi dans Les Indomptés : Un triangle amoureux incandescent dans l’Amérique des années 1950

Dans Les Indomptés, en salle dès aujourd’hui, le réalisateur américain Daniel Minahan livre un drame aussi élégant que bouleversant, porté par une mise en scène sobre et une tension romantique savamment distillée. Connu pour son travail sur des séries télévisées marquantes (Game of Thrones, House of Cards, True Blood), Minahan revient au long-métrage après Deadwood (2019) et adapte avec justesse le roman Et nous nous enfuirons sur des chevaux ardents de Shannon Pufahl.

Jacob Elordi dans « Les Indomptés »

Un récit de passion et de fuite dans une Amérique en mutation

L’action se situe en Californie dans les années 1950, cette période faste que Hollywood aime à figurer comme un âge d’or, entre prospérité, modernité et mirages du rêve américain. Muriel (interprétée par la remarquable Daisy Edgar-Jones) retrouve Lee (Will Poulter), son mari de retour de la guerre de Corée. Leur nouvelle vie est rapidement troublée par l’arrivée de Julius (Jacob Elordi), frère de Lee et joueur compulsif, dont la beauté et le mystère attirent autant qu’ils inquiètent. L’équilibre fragile du couple se fissure peu à peu, jusqu’à l’implosion.

Le cœur du film bat autour d’un triangle amoureux imprévisible, où s’entrelacent désir, trahison et quête de soi. Lee, tiraillé, s’éprend d’un jeune joueur de cartes (Diego Calva). Muriel, quant à elle, découvre dans les courses hippiques un monde d’émancipation – et l’amour, là où elle ne l’attendait pas. Ce glissement progressif du mélodrame vers le thriller intime donne au film une tension rare, servie par une direction d’acteurs fine et nuancée.

Jacob Elordi dans « Les Indomptés »

Un classicisme de forme au service d’un propos audacieux

Minahan choisit une réalisation épurée, fidèle aux codes du cinéma classique américain, pour mieux en subvertir les attentes. Loin des clichés du film sur Hollywood, Les Indomptés préfère le monde feutré et brutal du jeu et des champs de course, offrant des images magnifiquement composées dans un décor richement restitué. Le soin apporté aux costumes, aux éclairages et à la bande-son participe de cette atmosphère à la fois nostalgique et électrique.

Jacob Elordi, en joueur séducteur au charme trouble, confirme son statut d’acteur incontournable de sa génération. Mais c’est Daisy Edgar-Jones qui brille avec une intensité singulière. Présente dans chaque plan ou presque, elle incarne avec grâce une femme qui se défait peu à peu des carcans pour affirmer sa propre voie. Une performance qui pourrait bien séduire les jurys lors de la prochaine saison des prix.

Un film inclassable, avant-goût d’un cinéma américain plus libre ?

Bien que boudé par la sélection officielle du Festival de Cannes, Les Indomptés s’impose comme l’une des surprises du printemps. Son audace thématique, sa maîtrise narrative et son intelligence émotionnelle en font un film profondément attachant. Daniel Minahan signe ici un portrait délicat d’êtres en quête de liberté, dans une société où les rôles sont figés, les apparences trompeuses et les désirs indicibles.

Fiche technique :

  • Titre : Les Indomptés
  • Genre : Drame
  • Réalisateur : Daniel Minahan
  • Avec : Daisy Edgar-Jones, Jacob Elordi, Will Poulter, Diego Calva, Sasha Calle, Don Swayze
  • Pays : États-Unis
  • Durée : 1h59
  • Sortie : 30 avril 2025
  • Distributeur : Metropolitan FilmExport
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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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