« Parthenope » de Paolo Sorrentino dans les salles françaises

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« Parthenope » : Paolo Sorrentino signe une ode envoûtante à Naples et au temps qui passe

Présenté en compétition officielle au dernier Festival de Cannes, Parthenope, le nouveau film de Paolo Sorrentino, arrive dans les salles françaises ce mercredi 12 mars 2025. Avec cette fresque mélancolique et contemplative, le réalisateur italien, lauréat d’un Oscar pour La Grande Bellezza (2013), livre une réflexion poétique sur la jeunesse, la mémoire et l’inéluctable passage du temps.

"Parthenope" de Paolo Sorrentino dans les salles françaises

Un récit intime ancré dans Naples

Le film s’ouvre en 1950, au large de Naples, avec la naissance d’une enfant prénommée Parthenope, en référence à la sirène mythologique dont la légende est intimement liée à la ville. À travers le destin de cette femme, incarnée successivement par Celeste Dalla Porta et Stefania Sandrelli, Sorrentino brosse le portrait d’une héroïne en quête d’émancipation, naviguant entre passions et désillusions.
De son enfance baignée dans un luxe suranné à sa jeunesse insouciante sur l’île de Capri, en passant par ses amours tourmentées et sa soif de savoir, Parthenope traverse les décennies avec une curiosité insatiable. Son cheminement la mène finalement à quitter Naples, avant d’y revenir bien des années plus tard, désormais professeure à la retraite, confrontée à la nostalgie des jours passés.

"Parthenope" de Paolo Sorrentino dans les salles françaises
Une mise en scène somptueuse

Fidèle à son style visuel lyrique et sophistiqué, Paolo Sorrentino sublime Naples avec une photographie éclatante et des plans d’une beauté saisissante. La ville, filmée depuis la mer, apparaît comme une entité mythique, hors du temps. Les personnages évoluent dans des cadres soigneusement composés, où chaque détail contribue à la poésie du récit.

La mise en scène, ponctuée de ralentis et de jeux d’ombre et de lumière, confère au film une dimension presque onirique. Sorrentino semble vouloir suspendre le temps, capter l’instant avant qu’il ne disparaisse, et figer la beauté éphémère de la jeunesse et des souvenirs.

"Parthenope" de Paolo Sorrentino dans les salles françaises
Une réflexion sur le temps et l’émerveillement

Avec Parthenope, le cinéaste italien explore une thématique qui traverse toute son œuvre : la confrontation entre l’éphémère et l’éternité. À travers le regard de son héroïne, il interroge notre capacité à nous émerveiller, même face aux ravages du temps. « Pour moi, le miracle, c’est de continuer à s’émerveiller », confiait Sorrentino lors du Festival de Cannes.

Cette quête de beauté s’incarne notamment dans une scène finale bouleversante : Parthenope, désormais âgée, danse doucement dans une rue napolitaine, une glace à la main, fascinée par le passage d’un camion aux couleurs du Napoli. Un instant suspendu, où le temps semble s’effacer pour laisser place à la pureté de l’émotion.

Un casting inspiré

Celeste Dalla Porta, révélation du film, incarne avec grâce et intensité cette femme en perpétuelle quête de sens. Stefania Sandrelli, figure incontournable du cinéma italien, apporte à son personnage une profondeur et une mélancolie saisissantes. À leurs côtés, Gary Oldman, dans le rôle d’un professeur érudit et excentrique, complète une distribution impeccable.

Un Sorrentino introspectif et épuré

Si Parthenope conserve la virtuosité visuelle propre à son réalisateur, il marque un tournant plus contemplatif dans sa filmographie. Loin des satires flamboyantes de La Grande Bellezza ou Il Divo, Sorrentino signe ici un film d’une sobriété remarquable, où chaque plan semble méditer sur la fragilité du temps qui s’écoule.

Avec cette œuvre profondément personnelle, il nous invite à une immersion sensorielle dans une Naples sublimée, où passé et présent se confondent, et où l’émotion naît de la simplicité des gestes et des regards. Parthenope n’est pas seulement un hommage à une ville ou à une époque révolue, mais une célébration de ce qui, malgré tout, demeure inaltérable : la beauté du monde et la force des souvenirs.

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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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