Prévu pour septembre 2026, Digger marque une rencontre inattendue entre Tom Cruise et Alejandro González Iñárritu. Le film, produit par Warner Bros. et Legendary Pictures, s’annonce comme un tournant artistique autant pour l’acteur que pour le cinéaste mexicain, réunis autour d’un thriller psychologique aux enjeux contemporains.
Digger : quand Tom Cruise rencontre le cinéma d’auteur d’Alejandro González Iñárritu
Digger : un film pour changer de trajectoire
Avec Digger, Alejandro González Iñárritu revient au cinéma anglophone après The Revenant (2015), film qui avait confirmé son statut de figure majeure du cinéma mondial. Le projet s’inscrit dans la continuité de son œuvre, attentive aux fractures intimes, aux responsabilités individuelles et aux déséquilibres de pouvoir.
Le récit s’articule autour d’un personnage central présenté comme l’homme le plus puissant de la planète, confronté aux conséquences d’une catastrophe mondiale dont il porte la responsabilité. Tentant de se racheter, il s’engage dans une trajectoire ambiguë, oscillant entre culpabilité, contrôle et volonté de rédemption. Le film promet moins une intrigue spectaculaire qu’une exploration des ressorts psychologiques du pouvoir et de la conscience.
Cette approche correspond à la grammaire cinématographique d’Iñárritu, dont les films — de Amours chiennes à Birdman, en passant par Babel — interrogent sans détour la fragilité humaine et les récits de domination. Après l’expérience plus introspective de Bardo (2022), Digger apparaît comme une synthèse : un film de portée internationale, mais nourri par une exigence morale et narrative.
Tom Cruise face à un rôle à contre-courant
La présence de Tom Cruise dans un tel projet retient particulièrement l’attention. Longtemps associé au cinéma d’action et aux franchises spectaculaires, l’acteur s’engage ici dans un registre plus intérieur. À 63 ans, il semble amorcer une phase de redéfinition de son parcours, acceptant un rôle où la performance physique cède la place à la complexité psychologique.
Ce n’est pas une première incursion dans ce territoire — Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick ou Entretien avec un vampire de Neil Jordan l’avaient déjà placé dans des zones de trouble et de vulnérabilité — mais Digger pourrait marquer une étape décisive. Sous la direction d’Iñárritu, Tom Cruise est attendu dans une composition plus retenue, presque austère, qui rompt avec l’image héroïque construite au fil des décennies.
Un casting international et un tournage maîtrisé
Autour de ce duo central gravite une distribution internationale solide : Jesse Plemons, Sandra Hüller, Emma D’Arcy, John Goodman et Riz Ahmed. Des acteurs aux registres variés, familiers des rôles complexes, qui renforcent l’orientation dramatique du film.
Le tournage, entamé au Royaume-Uni à l’automne 2024, a connu une interruption temporaire au printemps 2025, sans remettre en cause le calendrier de sortie fixé au 30 septembre 2026.
Un film attendu comme un jalon de 2026
Sans dévoiler l’ensemble de ses enjeux, Digger s’impose déjà comme l’un des projets les plus observés de l’année 2026. La rencontre entre un réalisateur récompensé par quatre Oscars et un acteur emblématique du cinéma américain ouvre un espace de tension créative rare.
Plus qu’un événement industriel, le film pourrait constituer un moment de bascule : pour Tom Cruise, vers un cinéma plus introspectif ; pour Alejandro González Iñárritu, vers un retour maîtrisé au récit anglophone, sans renoncer à la densité qui caractérise son regard.
