Clôture du Festival international du film du Caire : une 46ᵉ édition sous le signe de l’émotion et de la diversité

Lecture de 7 min
Hussein Fahmy Président du festival - Photo : Raafat / Wikimédia

La 46ᵉ édition du Festival international du film du Caire a pris fin le 21 novembre lors d’une soirée marquée à la fois par l’émotion, la mémoire et une moisson de récompenses qui ont souligné la vitalité du cinéma arabe et international. Le film britannique Dragonfly a remporté le prestigieux « Héron d’or », tandis que Once Upon a Time in Gaza et plusieurs œuvres arabes ont brillé dans les différentes compétitions.

La 46ᵉ édition du Festival international du film du Caire : « Dragonfly » triomphe, Gaza émue, et la voix de Hind Rajab résonne : les temps forts d’une cérémonie dense et sensible

La 46ᵉ édition du Festival international du film du Caire s’est clôturée vendredi 21 novembre lors d’une cérémonie organisée dans la capitale égyptienne, en présence d’un large éventail de personnalités du cinéma arabe et international. Aux côtés du ministre de la Culture Ahmed Fouad Henno, le président du festival Hussein Fahmy et le directeur artistique Mohamed Tarek ont accueilli de nombreux artistes venus célébrer une édition dense, forte de 153 films issus de 55 pays.

Clôture du Festival international du film du Caire
@ Page Facebook du festival

La soirée a débuté par un hommage vibrant à la fillette palestinienne Hind Rajab, dont la dernière communication avec les secours, avant sa mort lors d’une attaque israélienne, a été diffusée sur scène. Une image projetée et une minute d’écoute ont rappelé la capacité du cinéma à porter la mémoire des victimes civiles et à faire résonner les récits réels derrière les images.

Hussein Fahmy a souligné dans son discours « la force du cinéma à maintenir vivantes les histoires que d’autres voudraient oublier », avant d’annoncer que le film de clôture serait La Voix de Hind Rajab, œuvre de la cinéaste Kaouther Ben Hania.

Hommages et collaborations internationales

La cérémonie a rendu hommage à deux figures majeures du cinéma mondial : le réalisateur chinois Guan Hu et la cinéaste hongroise Ildikó Enyedi, tous deux distingués par le « Héron d’or pour l’ensemble de la carrière ». Le directeur de la photographie égyptien Mahmoud Abdel Samie a également été honoré.

Hussein Fahmy a, par ailleurs, annoncé un accord de coopération entre le festival et la Qatar Media City Film Commission, destiné à encourager les échanges professionnels dans le monde arabe.

Palmarès des documentaires et des courts métrages

Le prix du meilleur film documentaire a été attribué à Souraya Mon Amour du réalisateur Nicolas Khoury.

Dans la section « Semaine de la Critique internationale », The Botanist de Jingyi a reçu une mention spéciale, tandis que In My Parents House de Tim Elrich a remporté le Prix de la Commission.

Le prix Shadi Abdel Salam du meilleur film a couronné Habibi Hussein d’Alex Bakri.

Le jury des courts métrages a distingué :
A Very Straight Neck de Neo Sora (prix spécial du jury)
Two Tetas de Lynn Al Saffah (meilleur court métrage arabe)
Cairo Streets d’Abdallah Al Tayeh (Prix Youssef Chahine)

Prix critiques et cinéma arabe

Le prix FIPRESCI est revenu à The Things You Kill du réalisateur Ali Reza Katami.

Le prix du meilleur long métrage arabe, doté de 10 000 dollars, a récompensé Once Upon a Time in Gaza des frères Tarzan et Arab Nasser. Le jury a également accordé une mention au film Falana de Zahraa Ghandour.

Le prix NETPAC du meilleur film asiatique a été attribué à The Botanist de Jingyi.

Compétition « Horizons du cinéma arabe »

Le jury a remis :
– Le prix du meilleur interprète à Afef Ben Mahmoud pour Round 13
– Le prix du meilleur scénario à Yasser Shafiei pour Complaint No. 712317
– Le prix Salah Abou Seif (jury) à Anti-Cinema d’Ali Saeed
– Le prix Saad Eddine Wahba du meilleur film arabe à Dead Dog de Sarah Francis

Prix du public et compétitions internationales

Le prix Youssef Chérif Rizkallah (prix du public), doté de 15 000 dollars, a été attribué au film palestinien One More Show de Mai Saad et Ahmed Al Danf.

Dans la compétition internationale, présidée par le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, le palmarès s’est révélé riche et éclectique :
– Prix Henri Barakat de la contribution artistique : Sand City
– Meilleure actrice : ex aequo Andrea Riseborough et Brenda Andrew Williams pour Dragonfly
– Meilleur acteur : Majd Eid pour Once Upon a Time in Gaza
– Meilleur scénario : The Things You Kill d’Ali Reza Katami
– Héron de bronze : As We Breathe de Seamus Alton
– Héron d’argent du meilleur réalisateur : Tarzan et Arab Nasser pour Once Upon a Time in Gaza
Héron d’or du meilleur film : Dragonfly de Paul Andrew Williams

La cérémonie s’est terminée par un salut aux équipes et par un dernier hommage au film La Voix de Hind Rajab, présenté comme un récit profondément humain, porté par l’image et la mémoire.

Un festival inscrit dans l’histoire du cinéma arabe

Créé en 1976 et reconnu par la FIAPF, le Festival international du film du Caire demeure l’un des rendez-vous majeurs du cinéma en Afrique et dans le monde arabe. Il maintient sa vocation : conjuguer exigence artistique, ancrage professionnel et ouverture internationale, tout en offrant une plateforme essentielle à la visibilité du cinéma arabe.

Photo de couverture @ Wikimédia
Photo @ Page Facebook

Lire aussi
Cinéma
Partager cet article
Suivre :
Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
Aucun commentaire