L’écrivain péruvien et prix Nobel de littérature 2010 Mario Vargas Llosa est mort le 13 avril 2025 à Lima, à l’âge de 89 ans. Auteur majeur du boom latino-américain, il laisse une œuvre politique, littéraire et universelle.
Mario Vargas Llosa : disparition d’un géant de la littérature mondiale
Un monument de la littérature s’éteint
Le monde des lettres est en deuil. Mario Vargas Llosa, l’un des derniers géants de la littérature latino-américaine, s’est éteint ce dimanche 13 avril 2025 à Lima. Il avait 89 ans. Ses enfants ont annoncé sa mort dans un communiqué sobre et ému, saluant une vie « longue, multiple et fructueuse », marquée par une œuvre littéraire aussi dense qu’influente.
Du Pérou à l’Académie française : une trajectoire hors du commun
Né à Arequipa, au Pérou, en 1936, Mario Vargas Llosa avait acquis la nationalité espagnole dans les années 1990, sans jamais renier ses racines sud-américaines. Il s’est imposé dès les années 1960 comme une figure majeure du boom latino-américain, ce courant qui a transformé la littérature mondiale grâce à des voix comme Gabriel García Márquez, Julio Cortázar ou Carlos Fuentes.
Romancier, essayiste, journaliste, parfois polémiste, Vargas Llosa a toujours conjugué littérature et engagement. Son style limpide, sa capacité à mêler fiction, analyse politique et réflexion morale ont fait de lui l’un des auteurs les plus lus, traduits et commentés de son temps.
Une œuvre puissante sur le pouvoir, la liberté et les illusions
Parmi ses titres les plus célèbres figurent La Ville et les chiens (1963), La Guerre de la fin du monde (1981), La Fête au bouc (2000) ou encore Le Paradis – un peu plus loin (2003), où il convoque les figures de Flora Tristan et Paul Gauguin. Chacun de ses romans interroge, à sa manière, la complexité des régimes politiques, les blessures du colonialisme, et la quête d’émancipation individuelle.
En 2010, l’Académie suédoise lui a décerné le « Prix Nobel de littérature », saluant « sa cartographie des structures du pouvoir et ses images mordantes de la résistance, de la révolte et de l’échec ». Une reconnaissance ultime pour un écrivain profondément attaché à la liberté de pensée, autant dans ses livres que dans la sphère publique.
Premier écrivain non francophone à l’Académie française
En 2021, l’écrivain avait créé la surprise en devenant le premier auteur de langue non française à rejoindre l’Académie française. Une élection symbolique, qui consacrait la dimension universelle de son œuvre et son attachement profond à la culture française, lui qui admirait Flaubert, Stendhal et Camus.
