Alors que Paradise: Disturbed entre en tournage à Savannah, le thriller adapte le roman de James Robert Fuller et réunit Holt McCallany, Lily Donoghue et Zak Steiner autour d’un récit où la violence rituelle défait un groupe soudé et met à l’épreuve ceux qui cherchent la vérité.
Dans l’ombre des rituels : « Paradise: Disturbed » réunit Holt McCallany, Lily Donoghue et Zak Steiner
Paradise: Disturbed se tourne actuellement à Savannah, en Géorgie, et s’impose déjà comme l’un des projets indépendants les plus attendus du moment. Réalisé par James Khanlarian, qui signe également le scénario avec Peter A. Couture, le film adapte le roman éponyme de James Robert Fuller et met en scène un thriller où la tension psychologique occupe le premier plan. Le récit interroge les failles humaines, les obsessions et les glissements de conscience face à un mal qui frappe de manière méthodique.
Au cœur de Paradise: Disturbed, Holt McCallany incarne Ron Lee, ancien enquêteur de l’OSI, rappelé presque malgré lui lorsqu’une série de meurtres rituels s’abat sur un groupe de golfeurs très lié. Connu pour son rôle mémorable d’agent Bill Tench dans Mindhunter, l’acteur retrouve ici un personnage hanté par son métier, forcé de revenir sur un terrain qu’il pensait avoir quitté. L’affrontement qu’il mène contre un tueur aussi brillant que provocateur constitue la ligne de force du film. L’enjeu n’est pas simplement de résoudre une affaire, mais de mesurer à quel point sa propre stabilité peut vaciller lorsque le passé refait surface.
Aux côtés de McCallany, Zak Steiner interprète Tim Pond, partenaire attentif et ancré dans le réel, qui tente de maintenir Ron Lee à distance de ses démons. Passé par Euphoria et par plusieurs productions où il explorait des rôles sensibles ou nerveux, Steiner trouve ici un personnage en tension, partagé entre loyauté professionnelle et inquiétude intime. Son regard sur l’enquête forme un contrepoint essentiel au protagoniste principal, apportant une manière plus contemporaine d’appréhender la violence et ses traces.
Lily Donoghue, révélée par The Summer I Turned Pretty, rejoint également la distribution. Actrice capable de nuances fines et d’une présence immédiate, elle incarne une figure importante de l’entourage de l’enquête, dont la position évolue à mesure que la vérité se déplace. Son rôle participe à ouvrir le récit sur une dimension plus collective, où chacun tente de recomposer ce qui se défait autour de lui.

Le casting, dirigé par Jonathan Clay Harris – également producteur exécutif –, réunit par ailleurs Pat Healy, DW Moffett, Xander Berkeley, Cat Kaylin, Mary Pumper, Nadia Gray et Sara Yigin. Une distribution cohérente, capable de donner corps à un univers où le quotidien bascule progressivement dans l’inquiétude.
James Khanlarian poursuit avec Paradise: Disturbed son approche d’un cinéma indépendant qui privilégie l’atmosphère et les dynamiques psychologiques. La collaboration avec Peter A. Couture, également producteur aux côtés d’April Aguilera et Larry Mortorff, éclaire la volonté d’adapter le roman avec sobriété, en préservant son ancrage dans une Amérique périphérique où les liens communautaires se fissurent sous la pression d’événements qui échappent à l’entendement.
Pour Holt McCallany, ce rôle principal s’inscrit dans une trajectoire marquée par des personnages introspectifs, souvent liés à des institutions ou à des milieux où la rigueur et la violence se côtoient. Après The Iron Claw, Fight Club, Mission: Impossible – Dead Reckoning, Nightmare Alley ou encore Lights Out, l’acteur poursuit ici un travail qui interroge les zones grises de la psyché masculine.
Avec Paradise: Disturbed, Lily Donoghue et Zak Steiner confirment pour leur part une montée en puissance dans des œuvres où l’intime se mêle au suspense. Le film leur offre un espace pour approfondir des registres dramatiques qui dépassent les étiquettes de leurs débuts et les rapprochent d’une écriture plus mature.
Encore entouré de discrétion, Paradise: Disturbed s’annonce comme un portrait tendu d’une communauté confrontée à l’impensable, où la vérité n’est jamais donnée d’emblée et où chacun doit apprendre à regarder ce qui dérange. Un territoire que le cinéma américain explore depuis longtemps, mais que Khanlarian semble vouloir aborder avec précision, sans emphase inutile.



