La MEP présente Edward Weston — Modernité révélée (15 octobre 2025 – 25 janvier 2026), une rétrospective unique à Paris du maître de la photographie moderniste.
Edward Weston à la MEP : une plongée dans la beauté du quotidien

Courtesy Wilson Centre for Photography
Du 15 octobre 2025 au 25 janvier 2026, la Maison Européenne de la Photographie (MEP) Paris consacre une grande rétrospective à Edward Weston, figure emblématique de la photographie moderne. Plus de cent tirages d’époque, prêtés par le Wilson Centre for Photography, dévoilent un univers où des coquillages, des légumes ou des paysages deviennent de véritables œuvres d’art.

Edward Weston (1886-1958) a profondément influencé l’histoire de la photographie en changeant la manière dont on perçoit le monde. Ses photos, simples et sans fioritures, mettent en lumière la beauté des formes les plus communes : un poivron comparable à une sculpture, la ligne d’un corps, un coquillage aux formes presque abstraites. Grâce à ses images, Weston démontre que la photographie est plus qu’un simple moyen de documenter, elle est aussi une façon de transformer le banal en art.

Après trente ans d’absence d’une exposition d’envergure dédiée à Weston à Paris, la Maison Européenne de la Photographie (MEP) offre une occasion exceptionnelle de (re)découvrir ce photographe essentiel de l’époque moderne, dont l’œuvre a inspiré de nombreux photographes. L’exposition présente à la fois ses clichés les plus connus et des tirages rarement exposés en France, permettant de constater l’étendue de son talent.

Centre for Photography
La visite de l’exposition offre une expérience émotionnelle et intemporelle. On y découvre divers thèmes : des nus sensuels, des paysages californiens lumineux, des portraits touchants de ses proches et des natures mortes d’une force surprenante. Chaque photographie, réalisée par l’artiste lui-même, invite à observer attentivement et à s’émerveiller de la puissance de la simplicité.

En honorant Edward Weston, la MEP rend hommage à un photographe qui a su métamorphoser le réel en une forme de poésie visuelle. C’est une chance rare de voir de près des images emblématiques qui, par leur impact et leur modernité, continuent de captiver.

Courtesy Wilson Centre for Photography
Edward Weston : maître de la forme et de la lumière
Né en 1886 à Highland Park, dans l’Illinois, Edward Weston s’initie très tôt à la photographie, recevant son premier appareil en 1902. Fasciné par la capacité de l’image à capturer le réel avec intensité, il se forme à l’Illinois College of Photography avant d’ouvrir un studio de portraits en Californie. Dans ses débuts, il s’inscrit dans la tradition pictorialiste, privilégiant des images raffinées, souvent influencées par la peinture, où la lumière et le flou poétique créent une atmosphère romantique et lyrique.
Au début des années 1920, Weston amorce un virage radical. Rejetant les effets romantiques et artificiels du pictorialisme, il explore une approche épurée, axée sur la forme, la texture et la structure. Ses sujets, qu’il s’agisse de fruits, de coquillages, de rochers ou de fragments de corps humains, deviennent des sculptures photographiques, transcendant la simple représentation pour atteindre une abstraction subtile et poétique. Ses voyages au Mexique, en compagnie de la photographe et militante Tina Modotti, et ses séries californiennes, notamment à Point Lobos, illustrent cette évolution vers une esthétique de rigueur et de pureté.
En 1932, Edward Weston cofonde le groupe f/64 avec Ansel Adams, Imogen Cunningham et d’autres photographes. Ce collectif défend une photographie nette, précise, débarrassée de tout artifice, où chaque détail est rendu avec une clarté extrême. Ses images iconiques, telles que ses célèbres Pepper No. 30 ou ses nus sensuels, imposent une nouvelle vision moderniste, où la beauté réside dans l’harmonie des formes et la vérité des textures.
Premier photographe à recevoir une bourse Guggenheim, Weston bénéficie de rétrospectives majeures au MoMA en 1946 et 1975, consolidant sa réputation internationale. Atteint de la maladie de Parkinson dès 1947, il continue de travailler, supervisant le tirage de ses photographies et écrivant ses journaux intimes, qui révèlent sa pensée artistique et ses réflexions sur la lumière, la forme et la composition. Il meurt en 1958 à Carmel Highlands, laissant un héritage photographique qui a profondément influencé la pratique moderne et contemporaine de la photographie.


Agenda
Exposition
Maison Européenne de la Photographie, 5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris
Du 15 octobre 2025 au 25 janvier 2026
Horaires : mercredi & vendredi 11h–20h ; jeudi 11h–22h ; week-end 10h–20h ; fermé lundi et mardi.