Georges de La Tour, entre ombre et lumière au Musée Jacquemart-André

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Georges de La Tour, Le Nouveau-Né, vers 1647-1648, huile sur toile, 76,7 x 95,5cm, Rennes, Musée des beaux-arts © Rennes, Musée des beaux-arts

Plongez dans l’univers de Georges de La Tour avec l’exposition Entre ombre et lumière au Musée Jacquemart-André (11 septembre 2025 – 25 janvier 2026). Une rétrospective inédite réunissant ses chefs-d’œuvre de clair-obscur.

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Georges de La Tour : la magie du clair-obscur au Musée Jacquemart-André

Du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026, le Musée Jacquemart-André consacre une rétrospective exceptionnelle à Georges de La Tour (1593-1652). Plus de vingt-cinq ans après l’exposition du Grand Palais, l’œuvre rare et mystérieuse du maître lorrain retrouve à Paris un écrin à sa mesure.

Peintre du silence et des clairs-obscurs, Georges de La Tour connut la faveur des plus grands mécènes de son temps – le duc de Lorraine, le cardinal Richelieu et Louis XIII, dont il fut le « peintre ordinaire ». Pourtant, sa mort en 1652 l’emporta dans un long oubli. Ce n’est qu’au début du XXᵉ siècle que son œuvre, réduite à une quarantaine de toiles authentifiées, fut redécouverte, révélant l’ampleur d’un génie singulier dans le paysage artistique du XVIIᵉ siècle.

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Le parcours de l’exposition

Réunissant une trentaine de peintures et dessins, l’exposition adopte une approche thématique qui met en lumière les multiples facettes de l’artiste :

  • Scènes de genre et portraits populaires : musiciens aveugles, vieillards et figures marginales, auxquels La Tour confère une dignité monumentale.
  • Figures sacrées : saints pénitents, bustes d’apôtres et images de dévotion, empreintes de silence et d’intériorité.
  • Nocturnes à la chandelle : compositions où la flamme devient sujet, révélant une mystique subtile et intemporelle.

Le parcours met aussi en regard La Tour et les courants caravagesques européens. Si l’influence de Caravage est perceptible, l’artiste lorrain s’en émancipe en développant un clair-obscur d’une austérité méditative, qui sublime les gestes simples et le quotidien.

Georges de La Tour, La Madeleine pénitente,
vers 1635-1640, huile sur toile, 113 x 92,7 cm,
Washington, National Gallery of Art
Courtesy National Gallery of Art, Washington,
Ailsa Mellon Bruce Fund

Des chefs-d’œuvre réunis

Parmi les œuvres majeures présentées figurent :

  • Le Nouveau-Né (Rennes, musée des Beaux-Arts), scène domestique transfigurée en vision spirituelle.
  • La Madeleine pénitente (Washington, National Gallery of Art), incarnation de la méditation et de la grâce austère.
  • Job raillé par sa femme (Épinal, Mudaac), où le dépouillement et la lumière structurent un récit biblique universel.
  • Les Larmes de saint Pierre (Cleveland Museum of Art), représentation bouleversante de la contrition.
  • Le Reniement de saint Pierre (Nantes, musée d’arts), tableau tardif qui conjugue tension narrative et virtuosité lumineuse.

Ces chefs-d’œuvre dialoguent avec d’autres œuvres venues de grandes institutions internationales, de Washington à Tokyo, de Lisbonne à Stockholm, ainsi que de prestigieuses collections françaises.

Georges de La Tour, Saint Philippe, vers 1620,
huile sur toile, 63,5 x 53,3 cm,
Norfolk (Virginia), Chrysler Museum of Art
Gift of Walter P. Chrysler, Jr.
Photo: Ed Pollard. Courtesy of the Chrysler Museum of Art.

Commissariat et scénographie

L’exposition est placée sous le commissariat de Gail Feigenbaum, historienne de l’art spécialiste de la peinture européenne, et de Pierre Curie, conservateur général du patrimoine et responsable du Musée Jacquemart-André. La scénographie est confiée à Hubert Le Gall, qui déploie un parcours sobre et raffiné, respectueux de l’esprit de La Tour.

Georges de La Tour, Le Vielleur au chien, Années 1620,
huile sur toile, 186 x 120 cm,
Bergues, Musée du Mont-de-Piété
crédit : Philip Bernard – musée du mont-de-piété, Bergues

Une plongée dans le mystère de la lumière

Au-delà des contrastes d’ombre et de lumière, Georges de La Tour se dévoile comme un enchanteur de la lueur. Qu’il illumine la détresse des oubliés ou la contemplation des figures pieuses, son art sublime le banal pour en extraire une signification éternelle. Cette exposition, véritable voyage dans le temps, invite à réexplorer un des géants du XVIIe siècle, dont la pertinence actuelle ne cesse de captiver.

Georges de La Tour
Job raillé par sa femme, années 1630, huile sur toile,
Musée départemental d’art ancien et contemporain, Épinal

Agenda

Du 11 septembre 2025 –au 25 janvier 2026
Musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussmann, 75008 Paris
Du lundi au jeudi de 10h à 18h ; vendredi jusqu’à 22h ; samedi de 10h à 19h

Catalogue : Éditions Hazan, 208 pages.

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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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