« Do You Love Me » : la lettre d’amour de Lana Daher à Beyrouth révélée à Venise

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DYLM stills © The Boombox (1995) par Fouad Elkoury

Le documentaire Do You Love Me de Lana Daher, présenté à Giornate degli Autori, est une lettre d’amour à Beyrouth. Composé d’archives, il explore mémoire, résilience et identité libanaise, repris par Light Dox en première vidéo.

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Le documentaire de Lana Daher présenté à Giornate degli Autori : Comment « Do You Love Me » redonne vie à la mémoire collective du Liban ?

Un documentaire intimiste de Lana Daher, repris par Light Dox 

Présenté en avant-première à Giornate degli Autori, section indépendante de la Mostra de Venise, le documentaire Do You Love Me de Lana Daher a immédiatement retenu l’attention par son caractère singulier et profondément personnel. Entièrement construit à partir d’images d’archives, le film se déploie comme une déclaration d’amour à Beyrouth, ville multiple et paradoxale, oscillant entre splendeur et blessures, mémoire et renaissance.

La société Light Dox, spécialisée dans l’accompagnement de documentaires d’auteur, a acquis les droits de vente internationaux du film et soutient son lancement, notamment par la diffusion d’une première vidéo exclusive. Ce geste souligne la portée universelle de l’œuvre, au-delà de son ancrage libanais.

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« Do You Love Me » : la lettre d’amour de Lana Daher à Beyrouth révélée à Venise

Un voyage à travers 70 ans d’images

Do You Love Me puise dans plus de 70 ans de cinéma, d’émissions télévisées, de vidéos personnelles et de photographies. Ces fragments, souvent dispersés, parfois oubliés, composent un récit sensible et collectif : des instants de joie, de fête et de vie quotidienne se juxtaposent aux souvenirs de guerre, de deuil et de destruction.

Dans un pays qui ne dispose pas d’archives nationales structurées, Lana Daher s’improvise archiviste, dénicheuse de traces et tisseuse de mémoire. Son geste dépasse la simple compilation d’images : il s’agit de réactiver un patrimoine fragile, de l’offrir au regard collectif et d’inviter à réfléchir sur le rôle des archives dans la construction d’une identité.

Entre hommage et réflexion sur la résilience

Le documentaire ne se limite pas à un hommage nostalgique. Il interroge le rôle de l’art comme outil de résistance, de conservation et de transmission. En redonnant vie à ces images, Lana Daher propose une lecture intime et universelle de la mémoire libanaise, rappelant combien la création artistique peut devenir un rempart contre l’oubli.

Le titre du film, emprunté à une chanson populaire, agit comme un fil conducteur affectif : il exprime à la fois une quête d’amour et une interrogation sur l’attachement à un pays traversé par les contradictions.

La vision de Lana Daher

« Beyrouth, c’est mon chez-moi », confie la réalisatrice. Dans son regard, la capitale libanaise apparaît comme un espace d’extrêmes, où la tendresse côtoie la violence, où la fragilité se transforme en force. En revisitant films, chansons et photographies, Daher ne cherche pas seulement à documenter : elle tente de capturer l’essence émotionnelle d’une ville, en lui offrant un nouvel espace de résonance.

Une reconnaissance à Venise

La présentation à Venise marque une étape déterminante pour ce premier long-métrage. Selon Anna Berthollet de Light Dox, « le film de Lana Daher est non seulement une lettre d’amour poétique à Beyrouth, mais aussi une réflexion profondément touchante sur la mémoire et la résilience ».

Cette reconnaissance internationale met en lumière le travail d’une jeune cinéaste qui s’affirme déjà par une approche originale, à la croisée de l’intime et du politique.

Une production internationale pour une œuvre universelle

Produit par Jean-Laurent Csinidis (Films de Force Majeure, France) et Lana Daher (My Little Films, Liban), en coproduction avec Wood Water Films (Allemagne) et Studio Lemon (France), Do You Love Me illustre la force des collaborations internationales autour d’un projet profondément ancré dans une histoire nationale mais résonnant bien au-delà.

En redonnant vie à des images dispersées, le film ne se contente pas de raconter le Liban : il interroge la manière dont les peuples reconstruisent leur mémoire, malgré l’absence d’archives officielles, et affirme le rôle essentiel de l’art dans ce processus.

Le documentaire
La Biennale de Venise
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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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