Zerda de Radhia Toumi : Un voyage poétique entre quête de soi, souffrances humaines et lueurs d’espoir
Zerda est un recueil de poésie de la poétesse algérienne Radhia Toumi paru vers la fin de l’année 2024. Il a été édité par la maison d’édition algérienne Khayal. Les poèmes de Zerda regorgent d’émotions, de réflexions et de questionnements. Il s’agit d’une quête de soi, d’un désir de découvrir qui l’on est et d’un regard contemplateur fixé sur le monde. Les poèmes sont devenus un espace où le lecteur se retrouve dans un face-à-face inévitable avec des questions essentielles sur l’amour et sur la relation avec l’autre.
La poétesse met au centre de ces trente poèmes des thèmes qui lui tiennent à cœur comme la condition féminine dans la société patriarcale, la solitude des femmes, leurs souffrances et leur rapport parfois compliqué avec leurs corps. Dans le poème « La fuite » (p.10) on peut lire : « J’oublie que je suis dans mon corps / Je pars un peu loin / Très loin parfois / Mon corps reste habité par quoi ou qui ? / Les yeux humectés comme au premier jour / Au premier cri de la première femme ». La poétesse met la lumière aussi sur des thèmes majeurs comme les guerres qui ont causé la migration clandestine, dans un style d’écriture chargé d’émois et qui met côte à côte les contrastes de ce monde. Dans le poème « Aide-moi à trouver mon corps » (p.34) la poétesse écrit : « Je m’appelle Hind / J’ai 26 ans / J’ai perdu mon corps dans la mer / Mon âme est là / Le cherchant / Il est quelque part / dans un ventre immense d’eau et de sel ». Et plus loin d’ajouter (p.35) : « Ne me voyez-vous pas, vous au sourire amusé, / qui regardez / Depuis le navire de croisière ? ».
Outre les thématiques qui questionnent les contradictions du monde, l’humain et le tragique, la poétesse nous emmène vers d’autres tonalités plus joyeuses comme dans ses poèmes « Danse », « Lumières dansantes », « Viens » ou « Ton rire ». Dans « Lumières dansantes » on lit (p.48) : « Dans les lumières dansantes comme des / tsiganes / Il y a l’éternité qui joue / De nos cœurs / Nous absorbe / La contemplation de dahlias lumineux ». Ainsi, le monde devient sujet de méditation pour l’homme.
Par une écriture limpide qui recourt à la métaphore et parfois au symbolisme, la poétesse aborde les thèmes de l’injustice, de l’identité et de la spiritualité, créant une mosaïque façonnée d’aspects multiples et de détails essentiels dans la vie des êtres humains, nous invitant ainsi à un voyage poétique ouvert sur plusieurs horizons.