De Sofia à Carrare, de Milan aux salons internationaux, Giulia Andréani conjugue héritage familial et sensibilité personnelle dans une peinture où figuratif et abstraction se rencontrent. L’Espace Mompezat offre un écrin à son dialogue artistique avec Denis Legrand, architecte et compagnon de route.
Giulia Andréani : quand héritage et modernité s’entrelacent sur la toile
Par Michel Bénard
À l’occasion de son exposition à l’Espace Mompezat, découvrons le parcours de Giulia Andréani, dont l’œuvre, profondément marquée par un héritage familial et une curiosité artistique sans cesse renouvelée, s’épanouit ici dans un cadre qui met en lumière toute sa sensibilité.
Il me faut bien avouer que je demeure pantois devant la biographie de Giulia qui nous vient de Bulgarie, de la ville de Sofia plus précisément et à l’instar d’Astérix le petit gaulois rebelle, notre amie est tombée très tôt dans le chaudron des arts pluriels.

Il lui était difficile de mieux faire. En premier lieu le grand-père était un sculpteur de renom qui fût retenu pour la construction de la très belle cathédrale de Sofia, il y a déjà là l’esprit des compagnons, ce qui à mon sens est très important et a sans doute forgé son mental.
Mais la lignée ne s’arrête pas là, le père était peintre et sculpteur, une sœur sculpteure et céramiste, un frère peintre abstrait et musicien, convenez qu’avec un tel environnement il était difficile d’éviter la contagion.
Aux environs des années cinquante la famille s’installa en Italie, à Carrare, encore un signe. Dans les années soixante, soixante-dix, Giulia étudia à l’Académie des beaux-arts Brera, à Milan. Mais notre amie Giulia boulimique d’esthétique s’engagea en plus dans des études architecturales, clin d’œil sans doute à Denis Legrand son mari, qui lui est architecte DPLG.
Nous nous devons de constater que Giulia est toujours présente malgré sa discrétion dans les mouvances artistiques, elle intégra divers ateliers de dessin, de peinture, de sculpture.
Ses travaux furent exposés dans nombreux salons internationaux, Tokyo etc. Très présente également au Salon d’Automne, à Versailles, à Art Capital.
Il va sans dire, que ses travaux furent couronnés par divers prix et distinctions.

Cependant rapprochons nous un peu de sa démarche. Giulia travailla sur le figuratif au même titre que l’abstraction où son expression me séduit.
L’élément humain tient une belle place dans son travail, son trait est juste, précis, personnel, elle frôle peu à peu l’abstraction, sorte de métamorphose de composition.

Les formes, les lignes se brisent se fondent pour se farder de couleurs vibrantes et harmonieuses. Certaines œuvres se présentant sous des formes de natures mortes me font songer à la démarche de Giorgio Morandi ou éventuellement d’un Jean Siméon Chardin.
Nous sommes confrontés à un talent authentique au stade de l’expression, nature morte ou élément humain. La ligne, l’écriture picturale, arborent toujours une belle fluidité, un mouvement souple. Lorsque je m’attarde sur les compositions, abstraites ou figuratives, je me nourris toujours d’un vrai plaisir esthétique. La ligne est pure, le jeu des reflets et transparences joue avec la luminosité des couleurs. Tout se déroule dans la sobriété et nuances des couleurs et des jeux d’ombres. A bien y regarder tout se fait poésie, poésie du mystère et d’effets légers. C’est un jeu dédoublé tout en résonance.
Je vous vous laisse errer et rêver dans l’espace de Giulia et vous invite à découvrir et à interroger vous-même les œuvres. Giulia aime rêver dans la paix et le silence et par ce seul acte, pour elle, c’est déjà dialoguer avec l’univers.

Michel Bénard
Vice-Président de la Société des Poètes Français
Lauréat de l’Académie française
Chevalier dans l’Ordre des Art et de Lettres



