Découvrez l’univers pictural de Madeleine Deffieux-Giraud dans cet article écrit par Michel Bénard, où l’artiste est explorée à travers sa peinture, entre figuration et abstraction, poésie et humanisme.
« Les toits de Paris » de Madeleine Deffieux-Giraud
Par Michel Bénard
Aussi loin que nous puissions remonter dans le parcours plastique de Madeleine Deffieux-Giraud nous constatons qu’elle est toujours de près ou de loin liée aux arts. Native de Lyon c’est dans les années 1972 qu’elle s’installa à Paris. Elle fit des études d’architecte, ce qui ne l’empêcha pas pour autant de se rapprocher des ateliers de peintures et sculptures tant à Lyon qu’à Paris, de courir les expositions et les musées. Elle expérimenta toutes les facettes de la vie d’artiste en atelier, allant parfois jusqu’à prendre la pose comme modèle. Moyen sans doute d’améliorer l’ordinaire de sa vie d’étudiante. Afin de donner une petite idée de son engagement dans le monde des arts, je rappellerai qu’elle a créé une association d’art plastique Ombre & Lumière qu’elle anima durant vingt-deux ans.

Au travers de ses œuvres nous retrouvons les fruits de ses réflexions. Son éclectisme fera la voir basculer de la figuration à l’abstraction avec un égal talent. Point non négligeable qu’il me semble bon de souligner, Madeleine Deffieux-Giraud fût durant dix-huit années bibliothécaire et que ce ne fut pas sans laisser quelques empreintes.
Artiste prolixe, elle est présente partout, salons, galeries, centres culturels, dans de nombreux pays sur les cinq continents.


Actuellement Madeleine a fait le choix de nous transporter dans ses rêveries, plus que jamais ses œuvres se chargent de délicatesse et de poésie. C’est pourquoi j’ouvre la porte à l’imaginaire. Ces derniers temps elle a un goût prononcé pour le charme des toits et cheminées de Paris, leur mystère caché, leur poésie, le charme désuet des chambres de bonnes ou des ateliers d’artistes, symbolisent tout un monde de beauté à révéler, d’ombres , de mystères et de lumière.

Autre facette de la carte postale, Madeleine a un esprit romantique et elle nous invite à nous embarquer pour un petit voyage en mer ou sur la ligne d’horizon, mais peut-être préférez-vous les promenades comme les dames de la belle époque, sur une immense plage de sable fin.
La poésie se dépose au bout de son pinceau , elle fait de la nature son espace d’expression où mer, montagne, forêt, champs se mêlent dans une sorte de tourbillon imitant les entrechats d’une ballerine. Deux chattes curieuses observent l’agitation de la gente humaine et philosophent sur notre pauvre condition humaine.
Son œuvre est à dominante figurative, mais il n’en demeure pas moins vrai que Madeleine Deffieux-Giraud excelle dans certaines œuvres abstraites laissées à leur expression spontanée que domine une certaine abstraction lyrique.

Quant à ses nus pour conclure sur une note de beauté et de sensualité, ils ne manquent pas de charmes et moins encore de suggestivité.
Pour Madeleine Deffieux-Giraud l’art est à la fois beauté charnelle et spirituelle, exigence et solitude. L’art c’est remettre le monde à nu sur un établi et c’est ensemencer les couleurs de nos rêves éparpillés.

Pour notre amie l’art prend toute sa signification dans l’action et le partage, car sans partage l’art n’existe pas, car être artiste, peintre, sculpteur, c’est déjà revendiquer son besoin d’amour, d’humanisme, c’est respecter la vie et oser croire encore en l’homme, c’est tendre tout entier vers son devenir, loin des aveuglements de l’extrême, des régressions fanatiques et des ignorances obscurantistes, c’est une respiration de l’âme, son élévation vers l’universel.

Michel Bénard
Vice-Président de la Société des Poètes Français
Lauréat de l’Académie française
Chevalier dans l’Ordre des Art et de Lettres