Dans ce poème où l’humain et le céleste se confondent, Michel Bénard esquisse la figure d’un être traversé de lumière et de mystère. Sa plume, à la fois sobre et habitée, invite à contempler l’invisible à travers la beauté des mots.
L’éclat silencieux : un poème de Michel Bénard
Il avait dans les yeux
Il avait dans les yeux
Tous les feux merveilleux
De la lumière des cieux,
Il avait dans les mains
Toutes les lignes du chemin
Élevant jusqu’au divin.
Était-ce bien un homme,
Était-ce bien un ange,
Nul ne le savait,
Seul un rossignol le nomme
Tant sa beauté l’étonne.
Il allait en silence
De nuage en nuage
Effeuillant d’un geste lent
Les lys de la tempérance,
Effaçant par compassion
Ce que ce monde perdu
Porte de plus terrifiant.
Était-ce bien un homme,
Était-ce bien un ange,
Nul ne le savait,
Trop de sang lui coulait sur les mains.
***
L’érotique beauté du trait
Par l’écume d’encre
Doucement je révélerai tes fourrures,
Glisserai sur l’écrin de tes dentelles,
Lisserai le marbre de tes hanches
Et sertirai de la paume des mains
Le dôme de tes seins,
Pour en récolter le miel
Au seuil de ton sexe solaire.
Par les couleurs sacrées du sang,
Je laisserai couler mes lèvres
Sur le marbre poli
De votre fauve intimité,
Pour y fixer les nuances d’un rêve.
Simplement déposer mon front
Sur la marmoréenne blancheur
De votre corps en offrande.
C’est une ouverture sur le monde
Un hymne à la vie,
Tout en courbes, tout en signes,
C’est le delta de l’étonnement
Aux rives laiteuses de l’intime.
Partageons nos chairs, l’esprit et l’amour,
Pour y mêler nos transparences.
A l’ombre de la ligne d’un sein
Vos lèvres saupoudrent des paillettes d’amour,
Et l’ongle s’accroche à vos chaudes étoffes.
Partager toutes les consonances
Des alphabets de ton corps de femme,
Et sous le pinceau créateur
Composer le poème éternel.
Par votre nudité d’envoûtante vestale,
Votre ventre se décline en de soyeuses douceurs
Semblables à celles des marbres antiques.
La femme devient soudain,
Un rayon de vie en embellie
Que dessine amoureusement
Le peintre sur la toile.
Sous la caresse d’encre
De la soie du pinceau,
Ton corps exhale
De délicats parfums,
Et tend vers la perfection
De la ligne calligraphique.
Michel Bénard
Poète, peintre abstrait et essayiste, Michel Bénard est lauréat de l’Académie française et chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres. Vice-président du Cénacle européen francophone des Arts et de la Littérature et de la Société des Poètes français, il œuvre depuis plusieurs décennies à la reconnaissance de la poésie et de la création contemporaine. Ses écrits et ses expositions, présentés en France et à l’étranger, témoignent d’un humanisme ardent et d’une fidélité à la beauté du verbe et de l’esprit.
Michel Bénard est poète, peintre abstrait, essayiste, lauréat de l’Académie française, chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, vice-président du Cénacle européen des Arts et des Lettres, vice-président de la Société des Poètes français.
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“Il avait dans les yeux” Tres beau poème de Michel Benard on ne peut s’en étonner quand on découvre l’homme aux multiples facettes Bravo et merci pour la publication