Michel Bénard, le poète
Poèmes de Michel Bénard
Dans le silence du soir
Dans le silence du soir
Il m’arrive de me surprendre
A rêver de vos plus doux atours,
Parés de légendaires dentelles.
Seul en mon imaginaire,
Il me semble ressentir et entendre
Le souffle tiède de votre présence,
Le balbutiement sibyllin de votre cœur,
Votre rayonnement surréel m’émeut
Jusqu’au frisson des larmes.
Vous m’offrez l’infini d’un espace
Aux visions étonnement nouvelles.
Dans le silence du soir
Un temps viendra ou belle et nue
Nous mêlerons le miel de nos sèves,
Ce sera comme une embellie
Une aurore boréale au cœur de la nuit,
Miracle de la passion
Aux sources de l’illusion.
Belle dormeuse
Belle dormeuse en absence,
Au plus profond de ton sommeil
Souvent je te contemple
Dans le silence de nos nuits,
Doucement ton corps reprend
Naturellement sa position fœtale,
Tu rêves sous la tiédeur suave
Des ondes amniotiques.
Alors envahi de désir,
Je voudrais déposer mes lèvres
Sur le sel de ta bouche,
Envelopper les lobes de tes seins
Aux creux brulants de mes mains,
Pénétrer l’intime de tes écumes
Pour y déposer le lait de mes semences.
Belle dormeuse en transhumance,
Au plus profond de ton sommeil
Souvent je te contemple
Dans l’abime de l’interrogation,
Car au-delà du delta de nos destins
Se mêlent les sources de nos vies,
A jamais inaccomplies.
Blanche apparition
Blanche apparition,
Gracile silhouette,
Votre âme se profile en filigrane
Aux portes de l’imaginaire,
Là, où naissent les rêves.
Belle comme une espérance
Miroitant sur l’eau claire
D’une oasis ombragée,
Belle comme la musique
De votre corps dévoilé,
Se faisant symphonie.
Andalouse gestuelle
Dans l’orbe nacré du jour naissant
Face aux colonnes d’écriture,
Aux ardoises coraniques,
Je ferme le livre aux poèmes
Laissant migrer mes rêves en liberté.
Sur le miroir de la source du Sud
Masquée par une stèle ensablée
Ton visage précieux m’apparaît,
Beau comme une fleur sauvage
Exhalant les parfums subtils
De ses essences enivrantes.
Sous le silence de la voûte astrale
Tu redeviens cette longue variation
D’enluminures irisées,
Tu portes encore l’empreinte de l’exil
Aux réminiscences du luth oriental.
Par la virtuosité de ton andalouse gestuelle
Toute l’espérance de ta lumière
Efface la ténèbre oppressante,
Cédant l’espace à une silencieuse
Symphonie d’amour universel.
Aux lisières informelles du monde
Aux lisières informelles du monde,
Des vols d’oiseaux bigarrés
S’étirent en escadrilles
Dans le grand V du silence
D’un demi-sommeil de nuit.
Des perles de pluie
En forme de chapelet
Contiennent l’énigme
Des premières paroles d’aube
Saupoudrant parcimonieusement
De ses nuages d’encre,
Les promesses éblouies de la poésie.
Aux temps lumineux
Aux temps lumineux
Des nuits de la métamorphose
Où l’homme viendra
Délivrer la femme,
La sagesse de sa parole
Ouvrira les voies de l’espérance.
Par l’éclat vibrant de son regard
Nous percevrons les prémices
D’une destinée nouvelle.
De son doigt il essuiera
Sur votre visage le sel lacrymal,
Alors par ce lien de la différence
Nous deviendrons arcs-boutants
Au rythme du corps et de l’âme.
L’ombre nous relie à la lumière,
Jusqu’à nous révéler
L’énigme de l’écriture
Qui nous dévoilera enfin
Le secret de l’alliance.
Michel Bénard est poète, peintre abstrait, essayiste, lauréat de l’Académie française, chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, vice-président du Cénacle européen des Arts et des Lettres, vice-président de la Société des Poètes français.