Franceleine Debellefontaine, sculpteure intuitiste
Rythme et musicalité dans l’œuvre de Franceleine Debellefontaine
Par Michel Bénard
Parfois on dit d’elle, qu’elle est une artiste intuitiste, c’est en partie vrai, mais pas exclusivement, car notre sculpteure possède une large palette de moyens créateurs et techniques, alors l’intuition a aussi besoin de structures.
Il y a bien des années que Franceleine Debellefontaine, sert de son beau talent l’art de la sculpture, que personnellement je place en premier dans la hiérarchie créative, car ce bel art implique depuis son origine, une discipline implacable et une rare maitrise, où le créateur, l’artiste, rejoint inévitablement l’artisan d’art, le compagnon qui domine et prolonge son métier par l’intelligence de la main.
Initialement Franceleine Debellefontaine s’orienta vers le bois où elle trouvait une certaine noblesse, où elle pouvait surtout se situer en taille directe, technique qui semble beaucoup mieux lui convenir que le modelage. Sans doute peut-elle avec le bois mieux exprimer les volumes souples, les arrondis variés, la nécessité intérieure d’une esthétique féminisée.
À ce titre puisque tout est succession d’influence au cours de son évolution son regard porta sur des maîtres tels que, Constantin Brâncusi, Henry Moore, Ossip Zadkine, Étienne Martin, Jean Zorko, Nicolas Alquin, etc.
Qu’elle m’en excuse, mais je ne voyais pas chez elle beaucoup de dessins préparatoires, mais elle vient de me démonter le contraire. Mais par instinct elle n’en a pas beaucoup besoin et préfère libérer et éveiller directement la forme encore endormie dans la matière. Principe qui n’est pas sans me faire songer à Michel Ange qui disait : « J’ai vu un ange dans le marbre et j’ai seulement ciselé jusqu’à l’en libérer. »
Pour elle il faut « Déposer sur l’œuvre un voile de pérennité. » Tout est là !
Il faut bien comprendre que Franceleine Debellefontaine, c’est tout une turbulence, un bouillonnement intérieur qui la dynamise et guide ses projets, rien qui ne puisse ralentir son élan, rien qu’elle n’ose pas tenter, quitte à échouer, à chuter, belle occasion d’ailleurs pour se relever et recommencer. C’est un souffle, un espoir que veut transmettre notre sculpteure à la matière, une vibration vitale. Pour elle la matière brute porte une promesse natale, une espérance en gésine. Mieux peut-être une réponse à nos interrogations avec de temps en temps comme une rupture, une brisure, qui viennent nous rappeler la fragilité de la vie.
Il est nécessaire de percevoir dans l’œuvre de Franceleine Debellefontaine une musicalité, un rythme souple, ondoyant et harmonieux. !
« Aviveuse de matière silencieuse, / Elle insuffle le miracle de l’énergie / Jusqu’au sublime de l’esthétique. / Lentement la ligne se profile, / Le volume se révèle, / Le souffle devient initial, / Il guide l’acte de la délivrance / Des formes encore endormies, / La vie palpite aux battements des veines minérales. / L’œuvre émerge, / Belle, radieuse / S’offrant au monde / Altière et princière. Un dialogue s’instaure / Entre le sculpteur et le Divin.