Sculpture

La soif créative d’ Edith Rannou

La sculpteure Edith Rannou par Michel Bénard 

La soif créative d’ Edith Rannou

Beau parcours artistique

Oui, je peux l’avouer je porte un regard attentif et admiratif sur les œuvres variées et multiples de notre amie sculpteure, Edith Rannou, car voici bien une artiste qui a le sens de la multiplicité et des compositions en variations.

Elle ose tous les thèmes et sujets, le portrait, le nu, les groupes, l’élément humain, l’animalier, avec pour seule redondance une vision humaniste orientée sur la vie, une espérance immuable en l’homme malgré ses frasques et dérives.

Edith Rannou a déjà à son actif un beau parcours artistique.

Dès son adolescence elle se passionna pour les arts en leur généralité avec en particulier la sculpture.

Ayant séjournée durant cinq ans à Londres, notre jeune artiste étancha sa soif de savoir et de connaitre l’art en fréquentant les musées, Londres n’en manque pas et fut prise par une forme boulimique d’expositions où elle écuma, salons et galeries. La passion va perdurer, car au cours de sa vie Edith Rannou découvrit beaucoup de grands musées et expositions majeures en Europe.

Revenue en France le virus gagna en vitalité et au-delà d’une carrière à l’AFP elle va passer de l’intérêt passif à l’intérêt actif.

Ainsi Edith Rannou va s’inscrire à un atelier d’art et de modelage où elle découvre la pratique de la sculpture sur modèle vivant, preuve d’une belle fidélité Edith Rannou restera une vingtaine d’années dans cet atelier, certainement beaucoup plus par fidélité que par nécessité.

La pratique appelle la théorie et notre amie suivra pratiquement vingt ans encore des cours d’histoire de l’art avec un large éventail couvrant le classicisme pour aller jusqu’à l’art contemporain avec ce qu’il peut comporter de révélations comme d’aberrations.

La voie royale

A bien y réfléchir, le modelage c’est bien, même très bien, mais la taille directe c’est tout autre chose et c’est avec la sculpteure Béatrice Grandjean qu’elle va engager l’aventure, oui, car la sculpture en taille directe c’est bien une aventure enivrante. Puis ce sera avec le maître sculpteur Claude Bertrand qu’elle va se familiariser à la sculpture sur marbre, autant dire qu’Edith Rannou s’engage sur la voie royale.

Dans sa soif créative, notre sculpteure aborde toutes les techniques, la terre, la serpentine, la raku technique très délicate demeurant une belle expérience, le bois, la résine, l’albâtre, le grès, rien n’échappe à ses doigts créateurs.

Edith Rannou avoue avoir beaucoup d’admiration pour des sculpteurs tels, Zadkine, Brancusi, Arp, Moore, etc… Je ne peux les nommer tous ici, mais les contemporains sont présents aussi.

Notre amie fait preuve d’un bel éclectisme qui la conforte dans ses créations personnelles pour lesquelles d’ailleurs elle reçut de nombreux prix, ici je n’en citerai que deux, le prix du Cercle des Artistes de Paris et le Grand Prix de Barbizon.

Créer la vie

Chez elle nous rencontrons une ligne constante et conductrice, l’élément humain est omniprésent. Ses portraits et nus sont variés et parfois d’une expression naturelle, brute, sans concession, l’humain dans son jus naturel. Les formes révèlent une certaine modernité, tout en nuance et de surface polie où jouent les effets de lumière, les volumes sont épurés, souples, l’écriture lapidaire est cohérente.

La vie sociales est un sujet récurrent chez Edith Rannou, la convivialité du groupe à pour elle beaucoup d’importance et c’est pourquoi nous trouvons dans son œuvre des représentations d’amitié en terrasses, allant même jusqu’à représenter symboliquement « Les joueurs de cartes » de Cézanne, des scènes de rue et des amoureux sur les bancs publics comme dans la chanson bien connue.

Les sculptures en raku représentent souvent, allez donc savoir pourquoi, des femmes généreuses et rondelettes porteuses d’enfants, mais également des œuvres rayonnantes d’une belle modernité.

Chez Edith Rannou nous retrouvons bien entendu le grand thème de la philosophie universelle avec les éléments majeurs, la terre, l’air, l’eau et bien entendu le complice de Vulcain, le feu.

Par la sculpture Edith Rannou a besoin de se mettre en osmose et de communiquer avec les vibrations des origines, sculpter c’est créer la vie, c’est transcender le mystère de la création.

La soif créative d’ Edith Rannou

Germe d’amour

Le sculpteur est une sorte d’alchimiste de la matière, qui par son acte de création métamorphose la vie. Être sculpteur c’est déjà revendiquer son besoin d’amour, sa part d’humanisme, c’est respecter la vie et oser croire encore en l’homme, c’est tendre tout entier vers l’avenir.

Par la sculpture la notion de beauté devient vite une nécessité naturelle.

Et en conclusion je vous pose la question, la beauté ne serait-elle pas un germe d’amour qui caresse la mémoire du temps ?

Michel Bénard, Société des Poètes Français

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