Il aurait été difficile au petit Franck Turzo de passer à côté d’une vocation artistique, car très tôt il est plongé dans un environnement artistique familial.
Franck Turzo « Le mystère créateur aux creux des mains. »
Par Michel Bénard
Sa grand-mère s’adonnait à la peinture de chevalet et son père était sculpteur marbrier, ce qui ne fût pas sans laisser quelques traces indélébiles.
De formation initiale, il fût ciseleur sur bronze, l’esprit de l’artisan, du compagnon de l’amour du beau est bien ancré en lui, présent à tout instant de l’acte de création. L’artisanat étant déjà l’élément incontournable de la noblesse de l’art.
Le métier de sculpteur, ainsi que le pratique Franck Turzo n’accepte pas le dilettantisme, mais implique la rigueur, la connaissance et la maitrise parfaite de la discipline.
Ebauche, façonnage, modelage, cuisson, patine, coulée de bronze, lustrage etc.
Notons au passage que dans sa vie professionnelle il fût artisan d’art à la célèbre Manufacture de Sèvres et actuellement il enseigne à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués.
L’art depuis les origines n’est qu’une succession d’influences, ainsi dans cette perspective, Franck Turzo porta son regard sur les grands maîtres.
Rassurez-vous je ne vous infligerai pas les méandres de son cursus, écoles, ateliers, expositions, les œuvres parlent d’elles même. Simplement je soulignerai que notre ami est présent dans bon nombre d’expositions nationales certes, mais également internationales, Allemagne, Autriche, Japon, Chine etc.
L’art chez Franck Turzo est à la mesure de la main, à échelle humaine ! L’art doit valoriser l’homme, doit révéler et élever son créateur.
La sculpture est le souffle d’un rêve transcendant la matière. En effet chez Franck Turzo, tout est délicatesse, sensualité, initiation à la douceur.
L’outil premier est chez lui la main, aucune forme, aucun volume, n’échappent à la magie créative de ses doigts.
La main transmet à la glaise sa forme, son esthétique, elle s’imprègne et s’intègre dans la matière, cherche l’équilibre et l’harmonie en y marquant ses empreintes tel un codex. Dans sa création Franck Turzo perpétue une sorte de retour aux sources en écho avec l’art pariétal où la marque de la main prend toute son importance.
Il y a parfois un petit côté Méphistophélès aux parfums alchimiques. Sans en avoir vraiment conscience, notre artiste nous offre une œuvre qui oscille entre « animus & anima. »
A ce propos, Franck Turzo ne dit-il pas : « Parfois j’intègre mes mains dans mes œuvres comme la marque d’une empreinte, l’emprise du temps, le formatage que nous subissons tout au long de notre vie. J’utilise principalement le monde animal dans mes sculptures pour représenter l’humain dans toute sa diversité, sa complexité et ses comportements. »
La main donne naissance aux volumes en devenir qui sommeillaient au cœur de la matière.
Franck Turzo réveille la mémoire des formes en gestation depuis les origines, qui attendaient que le souffle de vie décline son art depuis une certaine figuration afin de mieux s’orienter peu à peu vers la sobriété des formes et oser mieux effleurer une intention abstractive.
Alchimiste de la matière, par son geste de création, le sculpteur métamorphose la vie.
Au regard de Franck Turzo la sculpture c’est déjà modeler un peu de beauté autour de l’humanité, c’est avoir choisi le camp de la Paix et de l’Amour.
Michel Bénard
Vice-Président de la Société des Poètes français