« Les inépuisables marins » – GASSARA Mohamed

Poésie
Lecture de 3 min

« Les inépuisables marins » poème de GASSARA Mohamed

J’ai éborgné le pirate
sur le bateau de la déchéance,
j’ai esquissé sur son visage
un sourire de mécréance,
puis j’ai levé le guidon du courage,
signe de pouvoir.

- Publicité -

Le petit poisson m’a regardé des profondeurs,
stupéfait,
je l’ai retiré et lui ai infligé une leçon de vie.

Le soleil m’a fui,
je l’ai maudit,
et la tempête a tenté de m’effrayer,
je lui ai fait preuve de ne pas être Moby Dick.

- Publicité -

De fureur, une pieuvre a sauté à mon visage
pour se venger,
je lui ai mordu les tentacules à belles dents,
puis l’ai laissée s’abattre sur le pont.

Je ne prétends pas être Hercule,
mais j’assure que le vent et les sagaies du temps
croulent devant l’âme des orphelins,
et la patience des marins
car leurs êtres sont antisismiques,
et ils sont toujours armés d’égides
résistant contre les maux des mer-terres.

Chirurgie esthétique 

J’ai échancré la peau de la terre
ébréchée par les pas de l’Étranger
j’ai enlevé les mycoses
et les joyeuses blessures
pieusement encastrées dans la mémoire planétaire
le ciel souffre de l’obésité
il n’est plus l’acrobate de ses jours
il ne peut plus étreindre la lune de l’humour
j’y ai enfoncé mon scalpel
pour vider le ventre divin
de ses horribles secrets
sans raccrocher l’entaille baignée de sang
de loin, m’appellent les arbres parjures
qui ont lancé l’exode des pauvres fourmis
j’y ai injecté de la chlorophylle
pour que la verdure engendre la tolérance éternelle
même la mer des poètes a changé de couleur
la nageoire des sirènes s’est noircie d’opprobre
et les roches n’ont qu’à lever les bras au Ciel
par malheur, j’ai évoqué le poète des guérisons
pour panser les inflammations aquatiques
hélas ! Comme le monde a besoin de secours
avant que le temps lui tire les pieds
là, je vois deux hommes se quereller
j’accours pour arracher leurs cœurs
et les mettre entre mes genoux
je les frotte avec un abrasif sans pitié
puis les replace
pour voir la paix ruisseler des yeux sauvages.

 

 

Mohamed GASSARA est né le 4 Avril 2001 à Sfax (Tunisie), jeune poète d’expression française et étudiant en Lettres. Plusieurs de ses poèmes ont été publiés dans des magazines et revues littéraires et d’autres ont été traduits en langues étrangères. Il a participé à de nombreuses compétitions littéraires et a remporté le premier prix de poésie en 2019.

Tableau de couverture Josef Kote barque

Le poète
Lire aussi
Poésie
Actualités
Partager cet article
Suivre :
Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
Laisser un commentaire