Louise Barbu, la poésie des formes : Une exposition à redécouvrir chez FauveParis
Du 28 mars au 26 avril 2025, la maison FauveParis consacre une exposition monographique à l’œuvre singulière de Louise Barbu, artiste restée en marge des modes mais dont l’univers organique et profondément personnel s’impose aujourd’hui comme une voix majeure de l’abstraction du XXe siècle.
Née dans une famille de pharmaciens et ayant grandi à Orly, Louise Barbu ne s’est tournée vers la peinture qu’à plus de 30 ans, en 1965, à un moment de sa vie où ses enfants gagnent en autonomie. Loin des parcours académiques traditionnels, son entrée en peinture s’est faite par passion, dans l’intimité du quotidien, et avec une fidélité inébranlable au geste créatif. Autodidacte, elle commence par observer et retranscrire des éléments végétaux humbles – feuilles de liseron, tiges et brins épars – qu’elle transforme peu à peu en formes mouvantes, souples, presque irréelles.
Louise Barbu ne peint pas pour séduire mais pour soigner. Ses pigments, elle les broie, les dilue, les applique comme un baume, héritant des gestes précis de l’officine familiale. Sa peinture est à la fois méditative et charnelle, nourrie de références à Hans Arp, Georgia O’Keeffe ou René Magritte, tout en déjouant les catégorisations faciles entre figuration et abstraction. « Cette œuvre n’est ni figurative ni informelle », écrivait la célèbre galeriste Iris Clert, qui la soutiendra de 1974 à 1985, et lui consacrera une exposition personnelle en 1980.
L’exposition proposée chez FauveParis revient sur l’ensemble du parcours de l’artiste, en mettant un accent particulier sur la fécondité de sa période des années 1990. On y découvre un langage plastique en constante évolution, entre abstraction biomorphique et sensualité des formes, une œuvre exigeante mais accessible, empreinte de douceur, de silence, et de rigueur.
À une époque où les regards se tournent vers des artistes longtemps restés dans l’ombre, le travail de Louise Barbu s’impose comme une redécouverte nécessaire. Il nous rappelle que certaines œuvres mettent du temps à trouver leur public, mais qu’une fois révélées, elles éclairent autrement l’histoire de l’art moderne.
Agenda
FauveParis, 49 rue Saint-Sabin, 75011 Paris
Du 28 mars au 26 avril 2025
Du mardi au samedi, de 10h30 à 18h30
Entrée libre