Lady Gaga réunit 2,1 millions de personnes lors d’un concert gratuit sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, livrant un show monumental entre performance théâtrale et déclaration d’amour à son public brésilien.
À Rio, Lady Gaga signe un opéra pop démesuré devant 2,1 millions de spectateurs en transe
Lady Gaga électrise Copacabana : 2,1 millions de personnes – un record historique
Sur la plage mythique de Copacabana, face à une foule que la municipalité chiffre à 2,1 millions de personnes — un record historique —, Lady Gaga a signé, samedi 3 mai, un concert aussi spectaculaire qu’émouvant. Plus qu’un show, une liturgie pop aux accents baroques, pensée comme une offrande à son public brésilien, douze ans après sa dernière apparition dans le pays.
Le décor, immense, en impose d’emblée : un échiquier noir et blanc comme piste d’entrée, une traîne écarlate longue de plusieurs mètres, et une cage de verre dissimulant ses danseuses. Lady Gaga surgit, hiératique, incarnant à la fois la reine du jeu et la prêtresse d’un rite de communion. Dès les premières notes de Bloody Mary, la mise en scène est claire : ce concert sera une dramaturgie.
Elle enchaîne avec Abracadabra, tiré de son dernier album Mayhem, sorti en mars. Mi-incantation électro, mi-déclaration d’indépendance artistique, le morceau sonne comme une promesse d’audace retrouvée. Quand elle ôte sa robe rouge pour révéler une tenue aux couleurs du Brésil, la ferveur monte d’un cran. L’effet, calculé, n’en est pas moins puissant : Lady Gaga parle le langage des symboles, et le public comprend.
Le concert, d’une durée de deux heures, navigue entre tubes planétaires (Poker Face, Bad Romance, Shallow) et clins d’œil aux fans de la première heure, avec une justesse rare. Gaga maîtrise l’art de la tension émotionnelle. En témoigne son discours bouleversé, au piano, où elle évoque sa longue absence, sa convalescence, et l’amour inaltéré de ses Little Monsters. Ce soir-là, l’Amérique semblait loin : c’est à Rio qu’elle chantait Born This Way, dédiée à la communauté LGBTQ+ du Brésil, avec une intensité quasi militante.
Malgré une entrée en scène retardée, et un contexte de sécurité renforcée — deux suspects ont été arrêtés pour tentative d’attentat, sans perturber le spectacle —, la soirée s’est déroulée sans heurts. Le concert, pensé pour être un moment fédérateur, s’est transformé en performance manifeste, entre revendication d’identité et explosion cathartique.
Derrière l’apparat, une sincérité affleure. Gaga, 39 ans, y semble plus proche que jamais, presque vulnérable. « La dernière fois, nous étions amis. Aujourd’hui, nous sommes une famille », souffle-t-elle. La phrase aurait pu sonner creuse, elle émeut.
Et quand la foule reprend, a cappella, le refrain de Bad Romance bien après les lumières éteintes, on comprend que cette nuit restera dans la mémoire collective. Pas seulement pour sa démesure. Mais parce que, dans cette vibration partagée, quelque chose d’universel s’est joué : le pouvoir de la musique de rassembler, de guérir, de transcender.