Deva Cassel, l’éclat d’une génération

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Deva Cassel - "Il Gattopardo" à Rome 03 mars 2025 – Photo : Stefano Costantino TTL / Shutterstock

À 21 ans, Deva Cassel a ouvert le défilé printemps-été 2026 d’Elie Saab à Paris. Entre assurance et discrétion, la jeune femme impose son rythme dans le monde du mannequinat tout en traçant une voie parallèle au cinéma.

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Deva Cassel, simple héritière ou nouvelle icône de son temps ?

Sous la douce lumière du Palais de Tokyo, Deva Cassel a fait son apparition remarquée sur le podium d’Elie Saab pour lancer la présentation printemps-été 2026. Dans le monde de la mode, ce n’est pas un simple hasard : débuter un défilé, c’est être sélectionnée pour représenter l’âme d’une collection, pour exprimer avec son allure et son aura l’ambiance d’une saison. Dans une jupe crayon kaki ceinturée d’un large modèle noir et un chemisier en soie déboutonné, Deva Cassel a donné le ton : une élégance libre, sans excès, à l’image de son parcours.

Deva Cassel, l’éclat d’une génération
Deva Cassel – « Il Gattopardo » à Rome 03 mars 2025 – Photo : Stefano Costantino TTL / Shutterstock

Dans sa seconde apparition, un bustier à motif serpent combiné à un sarouel ample couleur kaki, elle réaffirmait ce mélange de personnalités qu’elle met en avant depuis le début : une alliance de puissance et de tendresse, de tradition et d’innovation. Chez Elie Saab, où la femme est constamment présentée comme un équilibre entre charme et confiance, elle semblait parfaitement à l’aise.

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Pourtant, rien dans l’attitude de Deva Cassel ne relève de la démonstration. Elle ne cherche ni à surprendre ni à provoquer ; elle s’impose par une retenue, une justesse, une manière d’être qui rappelle que la grâce ne se décrète pas. Ce défilé parisien, parmi les plus remarqués de la saison, confirme l’évolution d’une jeune artiste qui avance à son rythme dans un milieu souvent fébrile.

Née à Rome en 2004, Deva Cassel grandit entre deux cultures et deux univers artistiques. Fille de Monica Bellucci et Vincent Cassel, elle a d’abord été observée comme une héritière naturelle du charisme de ses parents. Mais dès 2020, son visage s’impose dans la campagne Dolce Shine de Dolce & Gabbana, marquant ses débuts officiels dans la mode. L’année suivante, la maison italienne lui offre son premier grand défilé : Alta Moda automne-hiver 2021-2022, à Venise. Sous les projecteurs d’une soirée au décor féérique, la jeune femme révèle déjà un port de tête et une présence que les caméras ne tarderont pas à suivre.

Depuis, les collaborations se multiplient : Jacquemus, Coperni, Courrèges, Versace, et désormais Elie Saab. Chaque apparition confirme une progression maîtrisée, presque méthodique, comme si Deva Cassel avait choisi de construire son image sur la durée plutôt que sur la fulgurance. Entre Milan et Paris, elle enchaîne shootings et couvertures de magazines, tout en préservant une certaine distance médiatique.

Mais le mannequinat n’est qu’un versant de son parcours. En 2023, elle fait ses débuts au cinéma dans La Bella Estate, réalisé par Laura Luchetti et adapté du roman de Cesare Pavese. Elle y incarne Amelia, jeune peintre libre et insaisissable, figure d’un été suspendu dans l’Italie d’après-guerre. Le film, tourné avec une économie de gestes et de mots, met en avant une présence discrète mais magnétique. Pour Deva Cassel, c’est une première incursion dans un art où elle semble vouloir s’inscrire durablement, sans céder à la tentation des rôles faciles ni à la lumière excessive.

Le choix de Deva d’embrasser à la fois la mode et le cinéma n’est pas le fruit du hasard. On pourrait dire que c’est une façon de continuer l’histoire de sa famille, tout en traçant son propre chemin. Sa mère, Monica Bellucci, a marqué les esprits avec une beauté italienne intense, mise en valeur par des films d’art et d’essai. Deva, elle, semble plus intéressée par l’exploration des émotions complexes et de la vulnérabilité de ses personnages, avec une approche plus discrète et actuelle.

Son succès grandissant est peut-être dû à cette façon de penser : elle voit son métier comme un art, où la notoriété n’est pas le but ultime, mais plutôt le résultat d’un travail bien fait. Deva Cassel représente une nouvelle vague d’artistes qui privilégient la profondeur et la justesse à l’apparence. Que ce soit sur les podiums ou devant la caméra, elle avance à son rythme, sans chercher à imiter, sachant que la patience peut porter ses fruits.

En ouvrant le défilé d’Elie Saab, elle ne faisait pas que franchir une étape importante dans sa carrière : elle montrait sa détermination, sa fidélité à une vision simple de la beauté, celle qui ne cherche pas à attirer l’attention à tout prix, mais à laisser une empreinte durable. Dans un monde où l’on est constamment bombardé d’images, Deva Cassel affirme son style unique et serein, résolument ancré dans son époque.

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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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