Après Reptile, Benicio Del Toro et Grant Singer se retrouvent pour un nouveau thriller intitulé Reenactment (Reconstitution) Le film, produit par Black Label Media et Patrick Wachsberger, marque une nouvelle étape dans la collaboration entre l’acteur portoricain et le cinéaste américain, à l’univers aussi précis que dérangeant.
Benicio Del Toro et Grant Singer dans « Reenactment » : le retour d’un duo marquant
Benicio Del Toro et Grant Singer s’étaient déjà croisés sur Reptile (2023), un premier long métrage audacieux qui avait révélé la précision clinique du réalisateur et le talent d’interprétation du comédien. Présenté au Festival international du film de Toronto avant d’être diffusé sur Netflix, le film s’était hissé parmi les plus visionnés de la plateforme.
Deux ans plus tard, les deux artistes reprennent leur collaboration avec Reenactment, une production Black Label Media et 193 (filiale de Legendary) où le secret de l’intrigue est soigneusement gardé. Le tournage débutera prochainement à Los Angeles, dans une atmosphère de mystère qui semble déjà annoncer une œuvre d’intensité.
Un film tenu sous silence
Grant Singer signe ici un scénario original dont aucun détail n’a encore filtré. Habitué aux récits sombres et au rythme tendu, il devrait poursuivre son exploration des zones grises de la psyché humaine. La production, confiée à Molly Smith, Trent et Thad Luckinbill (Black Label), ainsi qu’à Patrick Wachsberger, réunit des figures influentes du cinéma indépendant américain.
Rachel Smith, Bradley Thomas, Ashley Stern, Rick Yorn et Scott Greenberg rejoignent le projet en qualité de producteurs exécutifs. Ce réseau de producteurs, déjà à l’origine de films comme Die My Love de Lynne Ramsay, laisse entrevoir une ambition artistique plus large que celle d’un simple thriller.
Benicio Del Toro, une présence rare
Depuis ses débuts, Benicio Del Toro s’impose comme une figure singulière du cinéma contemporain. Rare à l’écran, il choisit ses rôles avec précision, souvent au croisement de la tension morale et du trouble intérieur. Récompensé à Cannes, aux Oscars et aux BAFTA, l’acteur semble chercher moins la performance spectaculaire que la vérité enfouie des personnages qu’il incarne.
Après One Battle After Another de Paul Thomas Anderson, Reenactment s’inscrit dans la continuité d’un parcours exigeant. Chaque film devient pour lui un terrain de recomposition : entre opacité, vulnérabilité et lucidité. Sous la direction de Grant Singer, Del Toro pourrait retrouver cet espace ambigu où le regard dit plus que les mots, où le silence devient matière dramatique.
Le retour de Cameron Diaz au cinéma
Cameron Diaz, actuellement en pourparlers pour un rôle clé, pourrait partager l’affiche avec Del Toro. L’actrice, récemment apparue dans Back in Action aux côtés de Jamie Foxx, prépare un retour discret mais remarqué. Sa présence offrirait à Reenactment un contrepoint intéressant : la confrontation entre la lumière ironique de Diaz et la gravité introspective de Del Toro.
Cette possible réunion annonce un film fondé sur la tension des regards, plus que sur les effets.
Une production au cœur de l’industrie indépendante
Black Label Media, déjà à l’origine de Sicario, La La Land et du très attendu Die My Love de Lynne Ramsay, poursuit ici une ligne audacieuse : produire des œuvres où le cinéma d’auteur rencontre le suspense narratif.
Quant à 193, la société de Patrick Wachsberger, elle confirme sa place croissante dans le paysage international. Présente à Cannes 2025 avec plusieurs ventes marquantes – dont Scandalous! de Colman Domingo et The Toxic Avenger de Macon Blair – elle mise sur des récits à forte intensité psychologique.
Reenactment s’annonce donc comme une œuvre d’équilibre, entre tension et contemplation, portée par un acteur qui ne se répète jamais et un réalisateur en quête de maîtrise visuelle.



