Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni et Léa Seydoux figurent parmi les 900 signataires d’une lettre ouverte dénonçant le “silence” sur le “génocide” en cours à Gaza, publiée en marge du Festival de Cannes.
Les actrices françaises s’élèvent contre le silence sur Gaza à Cannes
Gaza : les voix des actrices françaises résonnent sur la Croisette
Alors que les projecteurs du monde entier sont braqués sur la Croisette, une autre lumière s’est allumée : celle de la parole engagée. Dans une lettre rendue publique le 23 mai, plusieurs figures majeures du cinéma international ont exprimé leur “devoir de solidarité avec le peuple palestinien”, dénonçant le mutisme ambiant face à la situation dramatique à Gaza. Parmi les nouveaux signataires figurent trois actrices françaises emblématiques : Catherine Deneuve, Léa Seydoux et Chiara Mastroianni.
Le texte, qui circule depuis le 13 mai dans Libération et le Variety, a rassemblé près de 900 signatures, parmi lesquelles celles d’artistes de renom tels que Ralph Fiennes, Pedro Almodóvar, Richard Gere, Javier Bardem, Susan Sarandon ou encore Joaquin Phoenix et Pedro Pascal. La présidente du jury cannois, Juliette Binoche, a elle aussi rejoint l’initiative, rendant un hommage appuyé à la jeune photojournaliste gazaouie Fatima Hassouna dans son discours d’ouverture.

Fatima Hassouna, 25 ans, a été tuée le 16 avril avec plusieurs membres de sa famille lors d’un bombardement israélien. La veille, son documentaire Put Your Soul on Your Hand and Walk, qu’elle avait co-réalisé, venait d’être sélectionné par l’ACID, une section indépendante du Festival de Cannes dédiée au cinéma d’auteur. La lettre rend hommage à son courage et à sa mémoire, la présentant comme “le symbole de toutes les voix étouffées”.
Le réalisateur norvégien Joachim Trier, en compétition officielle, le cinéaste britannique Danny Boyle et l’acteur français François Civil ont également apporté leur soutien. Vendredi 24 mai, une conférence de presse s’est tenue à Cannes autour de Sepideh Farsi, réalisatrice iranienne du film posthume de Fatima Hassouna, en présence de Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les territoires palestiniens, et de représentants d’Amnesty International, Médecins sans frontières et Reporters sans frontières.
Cette prise de parole collective entend “briser le silence” qui entoure les violences à Gaza. Elle appelle également à “exiger la libération inconditionnelle des otages détenus par le Hamas”, tout en insistant sur la nécessité de protéger les civils et de garantir la liberté d’expression des artistes, journalistes et activistes palestiniens.
Le Festival de Cannes, souvent critiqué pour son apolitisme feutré, devient cette année le théâtre d’un engagement artistique plus affirmé. Portée par des figures emblématiques du cinéma français et international, cette tribune marque un tournant : celui d’un cinéma qui refuse de détourner le regard.