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Le cinéaste Jean-Charles Tacchella est décédé

Le réalisateur et scénariste Jean-Charles Tacchella est décédé à l’âge de 98 ans

Le passionné de cinéma s’est éteint

Le cinéaste Jean-Charles Tacchella est décédé

Dans ses Mémoires parues en 2017 chez Séguier il a écrit : «À 11 ans, j’avais vu tous les films ; à 13 ans, ma décision était prise: j’allais consacrer ma vie entière au 7e art.»

Ancien président de la Cinémathèque française, le cinéaste Jean-Charles Tacchella est décédé jeudi 29 aout 2024 « dans son sommeil », à son domicile de Versailles, à l’âge de 98 ans. Le cinéaste fut l’un des piliers d’Objectif-49, ciné-club d’avant-garde présidé par Jean Cocteau, à l’origine de la future Nouvelle vague.

Fils d’un agent maritime d’origine génoise (Italie), Jean-Charles Tacchella fait ses études à Marseille où, très jeune, il se passionne pour le cinéma. À la Libération, il part pour Paris et, à 19 ans, entre à la revue L’Écran français. Les plus grands réalisateurs y collaborent alors : Jean Renoir, Jacques Becker, Jean Grémillon, entre autres. Il y fait la connaissance d’André Bazin, de sept ans son aîné, de Nino Frank, Roger Leenhardt, Roger Thérond, Alexandre Astruc.

Il devient l’ami d’Erich von Stroheim, d’Anna Magnani, de Vittorio De Sica et crée avec Henri Colpi un mensuel, Ciné Digest.

En 1948, Tacchella fonde avec André Bazin, Jacques Doniol-Valcroze, Alexandre Astruc, Claude Mauriac, René Clément et Pierre Kast, un ciné-club d’avant-garde « Objectif 49 », dont le président est Jean Cocteau. Ce ciné-club, qui devait être le berceau de la Nouvelle Vague, organise le Festival du Film Maudit, à Biarritz en 1949 — le premier festival du film d’auteur.

Cette année-là, Tacchella est engagé comme gagman par le producteur Pierre Braunberger. Il commence à travailler anonymement à des scénarios, notamment Demain il sera trop tard de Léonide Moguy avec Vittorio De Sica. Il collabore également à la télévision alors naissante, en imaginant la première émission à laquelle participe le public. Puis il abandonne le journalisme.

Marié en 1950 avec Liliane Maigné (1928-2004), comédienne, il a deux fils de cette union : Xavier Tacchella (1951-2013), auteur, et Bertrand Tacchella (1954-2018), peintre. Le couple divorce en 1956.

Yves Ciampi fait appel à lui pour écrire des films tels que Les héros sont fatigués et Typhon sur Nagasaki.

De 1955 à 1962, il signe une vingtaine de scénarios, dont La loi, c’est la loi de Christian-Jaque, Voulez-vous danser avec moi ? de Michel Boisrond, Le Voleur du Tibidabo de Maurice Ronet, et La Longue Marche d’Alexandre Astruc. Avec Gérard Oury, il écrit plusieurs scénarios, notamment celui de Le crime ne paie pas et la première version de La Grande Vadrouille. Son film préféré de cette période est Les Honneurs de la guerre de Jean Dewever.

Au début des années 1960, Tacchella interrompt sa carrière de scénariste pour se consacrer à la réalisation. Après plusieurs échecs, il parvient à tourner son premier film, Les Derniers Hivers, en 1969, une œuvre de 23 minutes qui impose Tacchella comme réalisateur.

Deux ans plus tard, il réalise son premier long métrage, Voyage en Grande Tartarie, une œuvre sombre avec Jean-Luc Bideau et Micheline Lanctôt.

Tacchella change de registre avec son second film, Cousin, Cousine, une comédie douce-amère avec Victor Lanoux, Marie-Christine Barrault et Marie-France Pisier. Le film connaît un énorme succès, tant en France qu’aux États-Unis, décrochant trois nominations aux Oscars (meilleur film étranger, scénario et actrice pour Marie-Christine Barrault). Ce succès lui vaudra même un remake américain réalisé par Joel Schumacher en 1989.

Les films suivants de Tacchella, comme Le Pays bleu avec Brigitte Fossey, Il y a longtemps que je t’aime avec Marie Dubois et Jean Carmet, et Croque la vie avec Brigitte Fossey, Bernard Giraudeau et Carole Laure, poursuivent dans un esprit similaire à Cousin, Cousine, mais sans atteindre le même niveau de popularité.

En 1984, il adapte le roman Escalier C d’Elvire Murail, qui devient un témoignage d’une époque, d’une génération, et d’une façon de vivre. Le héros du film, Forster Lafont (interprété par Robin Renucci), incarne les questionnements des personnages des années 1980, ce qui lui vaut une nomination aux César en 1986.

Jean-Charles Tacchella a également été membre du conseil d’administration de la Cinémathèque française à partir de 1981, avant d’en devenir le président en 2001 et président d’honneur en 2003.

WIKIPEDIA

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