Marion Gronier, lauréate 2025 du Prix Photo Sociale : Un regard poignant sur la santé mentale et la précarité
Le Prix Photo Sociale 2025 a décerné sa distinction à la photographe Marion Gronier pour sa série « Quelque chose comme une araignée », un travail saisissant réalisé en institution psychiatrique. Cette reconnaissance intervient dans un contexte où la santé mentale a été proclamée « Grande cause nationale » par le gouvernement, renforçant ainsi la pertinence du sujet exploré par la photographe.
Son projet met en lumière les gestes et postures des patients hospitalisés, capturant les tensions entre contrainte et résistance. Plus qu’une simple observation, son travail s’accompagne de témoignages des personnes photographiées, ouvrant ainsi un dialogue essentiel sur leurs réalités et questionnant les préjugés de la société à leur égard.
Une reconnaissance pour un travail sensible et engagé
Le jury, présidé par la photographe de renom Jane Evelyn Atwood et composé de spécialistes du monde de la photographie et du secteur associatif, a salué la subtilité et la force de la série. Il a particulièrement souligné l’intelligence d’une démarche participative qui permet une approche inédite d’un sujet aussi complexe que la psychiatrie.
Aux côtés de Marion Gronier, deux finalistes ont été distingués :
Morgan Fache pour « Dans l’ombre d’une île », une série consacrée à la précarité du logement à La Réunion.
Céline Villegas pour « Bains douches », qui documente ces lieux de rencontre et de survie pour les plus démunis.
Deux expositions à venir
Les travaux de la lauréate et des finalistes seront exposés :
Du 4 avril au 18 mai à la Galerie Le Château d’Eau à Toulouse (vernissage le 3 avril).
Du 28 mai au 5 juillet à la Mairie du 10ᵉ arrondissement de Paris (vernissage le 27 mai).
Marion Gronier : une artiste engagée
Diplômée en lettres et philosophie, Marion Gronier a d’abord travaillé à l’agence VU’ avant de se consacrer à ses projets personnels, où elle explore l’image des individus marginalisés. Son travail s’articule autour de la notion de portrait, interrogeant les constructions sociales et les assignations identitaires.
Ses séries précédentes ont déjà été récompensées :
I am your fantasy (2010-2011), sur les concours de minimiss, exposée au Musée de la Photographie de Charleroi.
Les glorieux, portraits d’artistes de cirques itinérants, réalisés dans le cadre de la Résidence BMW-Musée Niepce.
We were never meant to survive (2013-2019), sur la violence de l’histoire coloniale aux États-Unis, exposée à la Galerie du Château d’Eau à Toulouse et chez Agnès b.
Un prix porté par des acteurs engagés
Le Prix Photo Sociale, initié par l’association L’œil sensible, est soutenu par plusieurs partenaires dont la Fédération des acteurs de la solidarité, la Galerie Le Château d’Eau, la Mairie du 10ᵉ arrondissement de Paris, la SAIF, les éditions Filigranes, Picto Foundation et le magazine Polka.
En mettant en avant des photographes engagés sur les thématiques sociales, ce prix contribue à une réflexion collective essentielle sur les enjeux contemporains, à travers le pouvoir de l’image.