« Khartoum » – Un documentaire poignant au Festival de Sundance 2025

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Photo : Evon2023 / Wikimédia

« Khartoum » :  film documentaire coproduit par le Soudan, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Qatar.   Le film est réalisé par Anas Saeed, Rawia Alhag, Ibrahim Snoopy Ahmad, Timeea Mohamed Ahmed, avec comme directeur créatif et scénariste Philip Cox.

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« Khartoum » – Un documentaire poignant sur une nation déchirée

« Khartoum » - Un documentaire poignant sur une nation déchirée
Poster image for Khartoum – Courtesy of Sundance Institute | photo by Native Voice Films.

Présenté en avant-première mondiale au Festival de Sundance 2025, Khartoum est un documentaire hors norme, coproduit par le Soudan, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Qatar. Réalisé collectivement par Anas Saeed, Rawia Alhag, Ibrahim Snoopy Ahmad et Timeea Mohamed Ahmed, avec Philip Cox comme directeur créatif et scénariste, ce film de 78 minutes s’impose comme un témoignage rare et bouleversant sur la guerre civile qui déchire le Soudan.

Un récit au cœur d’une ville meurtrie

Le documentaire suit le destin de cinq habitants de la capitale dont le quotidien a été bouleversé par le coup d’État militaire de 2021 et par la guerre opposant l’armée régulière aux Forces de soutien rapide (RSF) :

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  • un fonctionnaire,

  • une vendeuse de thé,

  • un volontaire de la résistance,

  • et deux jeunes collecteurs de bouteilles.

À travers leurs récits intimes, le film dessine une fresque de la survie, de l’adaptation et de la résilience dans une capitale devenue champ de bataille.

L’exil comme contrainte et moteur de création

Contraints à l’exil en raison du conflit, les réalisateurs soudanais ont dû réinventer leur manière de filmer. Plutôt que de renoncer, ils ont choisi d’embrasser une approche radicalement créative : recourir aux écrans verts pour recréer des souvenirs et des scènes disparues sous les bombes. Ce procédé donne lieu à une hybridation fascinante où se mêlent reconstitutions, animations, images d’archives et séquences méta-documentaires.

Ce geste artistique transforme la contrainte en opportunité, brouillant volontairement les frontières entre réalité et fiction pour mieux saisir la vérité émotionnelle des protagonistes.

Un espace de mémoire et de résilience

Le film ne se limite pas à l’enregistrement brut d’une tragédie contemporaine. Il construit un espace d’expression et de réparation symbolique pour ses personnages, leur permettant de reprendre la parole et de partager leur vécu avec le monde. Loin du misérabilisme, il met en lumière leur force et leur humanité face à l’horreur de la guerre.

Un documentaire qui dépasse ses frontières

Avec ce projet, Anas Saeed et son équipe repoussent les limites du documentaire classique. En mêlant témoignage, art visuel et expérimentation narrative, ils offrent une œuvre à la fois profondément ancrée dans le réel et ouverte à l’imaginaire. Khartoum témoigne ainsi non seulement de la violence de la guerre, mais aussi de la puissance de la création comme outil de résistance et de transmission.

Sa présentation à Sundance 2025 confirme la portée universelle de ce récit, où l’histoire particulière d’une ville en ruine résonne avec les questionnements contemporains sur la mémoire, la résilience et le rôle du cinéma face à la destruction.

Le documentaire a été présenté en avant-première au  Festival du film de Sundance 2025

Photo de couverture @ Wikimédia

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Souffle inédit est inscrit à la Bibliothèque nationale de France sous le numéro ISSN 2739-879X.
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