Le scénariste Joe Eszterhas revient avec un reboot du mythique Basic Instinct, produit par Amazon MGM et United Artists. Thriller érotique culte des années 1990, le film s’apprête à renaître sous une nouvelle forme, entre ambition hollywoodienne et nostalgie sulfureuse.
« Basic Instinct » : un reboot sulfureux en préparation chez Amazon MGM
Basic Instinct peut-il encore électriser le cinéma plus de 30 ans après ?
Un classique du thriller érotique s’apprête à faire peau neuve. Trente-trois ans après la sortie de Basic Instinct (1992), l’auteur Joe Eszterhas effectue son retour avec une nouvelle version du film culte pour les studios Amazon MGM, via leur filiale United Artists. L’annonce, confirmée par The Hollywood Reporter, constitue l’une des transactions les plus marquantes de l’année 2025 à Hollywood.
Pour l’heure, ni le titre de l’entreprise ni la distribution n’ont été dévoilés, mais les studios ont déjà versé deux millions de dollars pour l’acquisition des droits, avec la perspective de verser deux millions supplémentaires si le film entre en phase de réalisation. Le projet est actuellement en cours de développement.
Une figure emblématique de l’époque Verhoeven
À l’origine de l’histoire torride entre Nick Curran (Michael Douglas) et Catherine Tramell (Sharon Stone), Joe Eszterhas se positionne comme le maître d’œuvre de cette renaissance. Scénariste vedette des années 80-90 (Flashdance, A double tranchant, Showgirls), il promet une nouvelle version aussi audacieuse que son modèle. Fidèle à son style provocateur, Eszterhas s’est exprimé dans un communiqué sans ambages :
« À ceux qui se demandent ce qu’un homme de 80 ans fait à écrire un thriller sexy et érotique : les rumeurs concernant ma perte d’inspiration cinématographique sont exagérées et discriminatoires envers les personnes âgées. […] Mon collaborateur d’écriture, le « Petit Homme Tordu », vit en moi et me dit qu’il est « au top » pour écrire ce roman et offrir aux spectateurs une aventure débridée et jouissive. »
Un héritage difficile à égaler
Sorti en 1992 et mis en scène par Paul Verhoeven, Basic Instinct a marqué l’histoire du cinéma pour son mélange osé de sexe, de suspense et de manipulation. Présenté en avant-première à Cannes, le film avait engrangé 353 millions de dollars au box-office mondial, dont plus de 4,6 millions d’entrées en France. Bien qu’il ait divisé la critique à l’époque, il est devenu une œuvre de référence dans le genre du thriller érotique, porté par une performance mémorable de Sharon Stone — notamment dans la fameuse scène d’interrogatoire devenue iconique.
Une suite, sortie en 2006, avec Sharon Stone à nouveau à l’affiche, n’a pas rencontré le même succès. Réalisée par Michael Caton-Jones et écrite par Leora Barish et Henry Bean, elle fut largement critiquée pour son manque d’originalité et d’intensité.
Des producteurs issus d’horizons divers
La nouvelle version est soutenue par une équipe de production combinant expérience et diversité : Scott Stuber, ancien dirigeant de Netflix et figure de proue de la comédie à Hollywood (Ted, Arnaque à la carte), Craig Baumgarten (Hooking Up), Adam Griffin et Nick Nesbitt, tous réunis autour du label Vault Entertainment.
Stuber, qui produit également Frankenstein de Guillermo del Toro pour Netflix et Deliver Me from Nowhere, un biopic sur Bruce Springsteen avec Jeremy Allen White, continue ainsi d’étendre son éventail de genres.
Un pari audacieux mais calculé
La réinvention de « Basic Instinct » s’inscrit dans une tendance marquée du cinéma hollywoodien à revisiter ses classiques, entre volonté de renouveau et recherche du succès commercial. Si l’empreinte imposante du film original plane sur ce nouveau projet, la plume de Joe Eszterhas, toujours percutante, pourrait bien ranimer la flamme d’un genre en perte de vitesse.
Mais dans un paysage cinématographique transformé, le défi est risqué : la provocation d’hier peut-elle encore séduire aujourd’hui ? La réponse se fera à l’écran — pour autant que cette nouvelle version voie réellement le jour.
