Bun Hay Mean, le comédien révélé au Jamel Comedy Club et récemment à l’affiche du dernier Astérix est décédé ce jeudi 10 juillet 2025.
Bun Hay Mean, l’humoriste « Chinois marrant », est mort à 43 ans après une chute à Paris
L’humoriste Bun Hay Mean, célèbre pour son humour mordant et son rythme effréné, a perdu la vie ce jeudi matin à l’âge de 43 ans, suite à une chute de huit étages à Paris, dans le XVIIe arrondissement. Son corps a été découvert au pied de l’immeuble où il vivait. D’après les premières indications fournies par son producteur, Philippe Delmas, l’artiste aurait glissé en essayant de récupérer son téléphone tombé dans une gouttière sur son balcon. Une investigation a été lancée par le parquet de Paris pour éclaircir les circonstances exactes de cet accident.
Surnommé au début de sa carrière « Chinois marrant », Bun Hay Mean s’était progressivement imposé comme l’une des figures les plus piquantes du stand-up français. Né à Bordeaux, diplômé en informatique, il avait tout quitté pour tenter sa chance à Paris, traversant des périodes difficiles, dormant parfois dehors, avant d’attirer l’attention sur scène vers le milieu des années 2010. Son parcours a été marqué par sa rencontre avec le metteur en scène Alais Degois, alias Papy, lié au Jamel Comedy Club, qui l’a propulsé.
En 2014, il rejoint la troupe du Jamel Comedy Club et s’y démarque rapidement. Son humour direct et sans tabou s’attaque aux stéréotypes avec une ironie tranchante. Dans son premier spectacle, il démonte les clichés raciaux et sociaux avec une éloquence explosive, alternant autodérision et critique acerbe de la société. Le public se laisse séduire. Il joue dans des salles de plus en plus grandes, tant à Paris qu’en province.
Après un deuxième spectacle bien reçu, Bun Hay Mean franchit un cap en 2023 en décrochant un rôle significatif dans Astérix & Obélix : L’Empire du Milieu, réalisé par Guillaume Canet. Il incarne l’antagoniste principal aux côtés de Vincent Cassel, Marion Cotillard, Manu Payet et Jonathan Cohen. Le film, largement médiatisé, le révèle au grand public.
Lors d’une interview, il confiait avec émotion : « Ce qui me perturbe, c’est de me dire que dans vingt ans, je passerai encore à la télé. » Une façon de souligner l’importance d’un rôle qu’il considérait comme une apothéose.
Malgré une notoriété croissante, les dernières années de Bun Hay Mean ont été marquées par des difficultés personnelles. En tournée pour un troisième spectacle intitulé Kill Bun, il avait été hospitalisé à La Réunion, subissant des épisodes d’épuisement intense. Son entourage évoquait alors un artiste « en souffrance », éprouvé par la pression et ses tourments intérieurs.
Il devait monter sur scène pour ce nouveau spectacle ce vendredi soir à Montréal, au Canada. Un retour qu’il espérait libérateur. Cela n’aura pas eu lieu.
Dans un communiqué diffusé ce matin, son producteur a rendu hommage à « un immense artiste, un homme rare, drôle, sensible, libre, et infiniment humain ». Les hommages se multiplient sur les réseaux sociaux, touchés par la disparition de ce comédien d’exception, dont la parole libre et frappante avait conquis un public fidèle.
Bun Hay Mean, c’était aussi une voix. Une parole sans fard. Une comédie sans compromis.
Il laisse derrière lui des spectacles mémorables, des rires en cascade, et un vide désormais béant dans le paysage de l’humour français.
Photo de couverture @ Wikimédia