Du 11 au 15 mars 2026, la Seine Musicale accueillera le Béjart Ballet Lausanne pour une série de représentations exceptionnelles avant une tournée dans les grandes salles de France. Trois œuvres majeures de Maurice Béjart — Boléro, L’Oiseau de Feu et Béjart et nous — seront réunies dans un même programme, offrant au public une traversée du répertoire du maître.
Le Béjart Ballet Lausanne : une rencontre entre mémoire et mouvement
Boléro, L’Oiseau de Feu, Béjart et nous à la Seine Musicale Paris
Depuis sa fondation en 1987, le Béjart Ballet Lausanne poursuit le dialogue entre tradition et création. Sous la direction artistique de Julien Favreau, la compagnie conserve l’exigence du geste et la clarté du mouvement qui ont fait la force de Maurice Béjart.
Le programme 2026 s’inscrit dans cette continuité : une soirée construite comme un triptyque où se croisent la puissance de la musique, la densité du corps dansant et la mémoire d’un langage chorégraphique devenu universel.
Un hommage vivant
Pensé comme un voyage à travers le répertoire, Béjart et nous revisite quelques pièces phares du chorégraphe — de Brel et Barbara à Wien, Wien, nur du Allein, en passant par Mozart-Tango. Julien Favreau y orchestre une succession de pas de deux, de solos et d’ensembles recomposés, traversés par les musiques de Brel, Barbara, Mozart et Beethoven.
Loin de toute nostalgie, cette création rend compte d’une œuvre plurielle, animée par la même énergie qui liait le geste à la musique. C’est une immersion sensible dans la matière même du répertoire, où l’interprète devient dépositaire d’une mémoire partagée.
La danse comme renaissance
Sur la partition d’Igor Stravinsky, L’Oiseau de Feu prend la forme d’une célébration du mouvement. Pour Maurice Béjart, cet oiseau est à la fois symbole de vie, de joie et de transformation. La chorégraphie s’éloigne du récit originel pour retrouver ce que le compositeur appelait « musique pure » : un dialogue entre la Russie et la modernité, entre tradition et rupture.
Béjart écrivait : « L’Oiseau de Feu est le Phénix qui renaît de ses cendres. Le poète comme le révolutionnaire est un oiseau de feu. »
La pièce demeure une métaphore de la création elle-même, entre éclat et recommencement.
L’éternel retour
Créé sur la musique de Maurice Ravel, Boléro reste l’un des ballets les plus reconnaissables du répertoire. Une mélodie simple, d’origine orientale, se déploie jusqu’à engloutir l’espace sonore. Béjart en fait une construction hypnotique, à la fois collective et intérieure.
Le rôle central — la Mélodie — est confié tantôt à un danseur, tantôt à une danseuse, tandis que le Rythme est incarné par un groupe. Le crescendo orchestral devient ici mouvement continu, tension ininterrompue, et fait du corps dansant le centre de gravité du monde.
Entre intériorité et explosion, Boléro condense la recherche d’un absolu qui traverse toute l’œuvre de Béjart.
Julien Favreau, une transmission en mouvement
Danseur au sein du Béjart Ballet Lausanne depuis trente ans, Julien Favreau incarne aujourd’hui la continuité d’un héritage. Nommé directeur artistique en 2024, il revendique une fidélité à l’esprit du fondateur tout en insufflant à la compagnie une énergie contemporaine.
Formé à l’École-Atelier Rudra Béjart Lausanne, il fut l’un des interprètes privilégiés du maître, notamment dans Le Sacre du Printemps, Le Presbytère n’a rien perdu de son charme et Boléro. Sa vision du répertoire s’appuie sur la rigueur du geste et la recherche d’un sens profond dans la danse.
Une tournée en France
Après Paris, la compagnie se produira dans plusieurs grandes villes françaises : Strasbourg (19 mars), Reims (21 mars), Bordeaux (26 mars), Nantes (28 mars), Toulouse (2 avril) et Nice (4 avril). Ces représentations, parfois inédites, prolongent la vocation du Béjart Ballet Lausanne : ouvrir la danse à tous les publics, sans la dénaturer.
Agenda
Ballet (durée : 2 h avec entracte)
Production : Ornitho Prod.
La Seine Musicale – Paris
Du 11 au 15 mars 2026
