À l’occasion de Paris Photo 2025, la galerie Les filles du calvaire investit le stand C33 du 13 au 16 novembre avec une sélection d’œuvres signées par neuf artistes femmes. Entre introspection et mémoire collective, cette exposition affirme la cohérence d’une ligne curatoriale engagée, où la photographie devient un langage du corps et du temps.
À Paris Photo 2025, Les filles du calvaire exposent neuf artistes femmes autour du corps et de la mémoire

Pour cette nouvelle édition de Paris Photo, la galerie Les filles du calvaire met en lumière neuf artistes femmes venues d’horizons et de générations diverses : Laia Abril, Helena Almeida, Karen Knorr, Lore Stessel, Diana Markosian, Nelli Palomäki, Katrien de Blauwer, et pour la première fois, Katalin Ladik et Marie Quéau. Ensemble, elles composent un paysage sensible où le corps, la mémoire et le récit intime se répondent dans un dialogue d’une rare intensité.
Cette exposition collective se distingue par la richesse des démarches qu’elle rassemble. Chacune, à sa manière, explore les zones d’ombre de l’identité et de la représentation. Les photographies de Helena Almeida, où le corps devient à la fois sujet et médium, résonnent avec les autoportraits de Katalin Ladik, figure majeure de la performance et de la poésie sonore. À travers ses tirages gélatino-argentiques des années 1970, Ladik brouille les frontières entre masculin et féminin, réalité et métaphore, art et vie.
Les œuvres de Laia Abril ou Diana Markosian s’ancrent, quant à elles, dans des récits documentaires profondément humains, où les questions de mémoire, de transmission et de justice sociale se mêlent à l’expérience personnelle. Lore Stessel, avec ses émulsions argentiques sur toile, fait du corps une empreinte mouvante, entre figuration et effacement. Les compositions de Katrien de Blauwer, construites à partir d’images trouvées, questionnent le regard et la part d’invisible dans la mémoire visuelle.
Au cœur de cette sélection, la cohérence de la galerie Les filles du calvaire apparaît avec force. Fondée en 1996 par Stéphane Magnan, la galerie s’est imposée comme une référence dans le paysage de la création contemporaine. Historiquement installée au 17 rue des Filles-du-Calvaire, dans le Marais, elle a inauguré en 2023 un second espace de 300 m² au 21 rue Chapon, affirmant ainsi sa volonté d’élargir le champ de ses expositions et de renforcer la visibilité de ses artistes.
Depuis ses débuts, Les filles du calvaire défendent une approche curatoriale exigeante, ouverte sur la diversité des pratiques et des voix. En donnant une place centrale aux artistes femmes, la galerie contribue à rééquilibrer l’histoire de la photographie, longtemps marquée par des figures masculines. Ce positionnement, loin d’être une posture, s’incarne dans un engagement durable pour la reconnaissance et la circulation des œuvres.

À Paris Photo 2025, cette fidélité se traduit par un accrochage à la fois dense et sensible, où les œuvres dialoguent sans hiérarchie ni emphase. Chaque artiste y inscrit une réflexion sur le visible, la trace et la mémoire, offrant un espace de résonance entre l’intime et le collectif.
Au-delà de la foire, cette participation illustre la capacité de la galerie à conjuguer exigence esthétique et responsabilité culturelle. Dans un monde saturé d’images, Les filles du calvaire rappellent que la photographie demeure un territoire d’émotion, de pensée et de résistance.
Agenda
Paris Photo 2025
13 – 16 novembre 2025
Stand C33 – Les filles du calvaire
Grand Palais, 3 avenue du Général Eisenhower, Paris 8e