Sage comme une image ? L’enfance dans l’œil des artistes 1790-1850

« Sage comme une image ? L’enfance dans l’œil des artistes (1790–1850) », présentée au musée des Beaux-Arts de Bordeaux.

Du 10 juillet 2025 au 3 novembre 2025 – Galerie des Beaux-Arts Bordeaux

Sage comme une image ? Une plongée inédite dans la représentation de l’enfance au tournant du XIXe siècle

Du 10 juillet au 3 novembre 2025, le musée des Beaux-Arts de Bordeaux (MusBA) accueille l’exposition « Sage comme une image ? L’enfance dans l’œil des artistes (1790–1850) », fruit d’une coproduction ambitieuse avec le musée de Tessé du Mans et le musée du Louvre. En près de 100 œuvres – peintures, sculptures, arts graphiques et photographies –, cette manifestation interroge la place et les représentations de l’enfance dans une période troublée de l’histoire de France.

L’exposition

Après ses collaborations fructueuses avec le Louvre et le musée d’Orsay, le MusBA poursuit sa dynamique partenariale à travers une exposition au croisement de l’histoire de l’art, de la sociologie et de l’imaginaire collectif. De la Révolution française aux lendemains de la Monarchie de Juillet, l’exposition explore une époque mouvementée qui, tout en bouleversant les structures politiques et sociales, influe profondément sur les images de l’enfant. À travers le regard d’artistes comme Géricault, Ingres, Corot, Delacroix ou encore David d’Angers, elle met en lumière les représentations contrastées de l’enfance : innocence, héroïsme, abandon, éducation, souffrance ou marginalité.

L’exposition se déploie sur trois niveaux de la Galerie des Beaux-Arts, dans un parcours à la fois sensible et rigoureusement construit :

• Au siècle des révolutions, l’enfant devient parfois symbole politique, embrigadé, parfois sacrifié, comme le jeune héros républicain Joseph Bara.
• Le siècle des princes maudits s’attarde sur les figures d’enfants royaux déchus, exilés ou morts prématurément, comme Louis XVII.
• L’enfant dans l’histoire interroge l’image du génie précoce, entre fascination romantique et idéaux éducatifs.
• En famille dépeint l’intimité bourgeoise, où l’enfant devient un être chéri, reflet du lignage et de la maternité triomphante.
• Orphelins, mendiants et petits Savoyards évoque le sort des enfants pauvres, rarement représentés dans leur réalité sociale.
• Mon premier portrait montre l’essor du portrait individuel d’enfant, diffusé par la peinture puis la photographie.
• Le corps et la psyché de l’enfant face à l’artiste aborde la nudité, l’imagination, la rêverie, révélant la singularité d’un être en devenir.

Outre les chefs-d’œuvre emblématiques – comme le Portrait de Louise Vernet de Géricault, choisi comme visuel de l’exposition – l’exposition accorde une place précieuse à des artistes méconnus, notamment des femmes comme Jeanne-Élisabeth Chaudet ou Sophie Feytaud-Tavel. Plusieurs œuvres sont issues des réserves ou récemment restaurées, révélant ainsi toute leur puissance formelle et symbolique.

Le parcours bordelais est enrichi de prêts de musées de Nouvelle-Aquitaine, dont le musée d’Aquitaine, le musée des Arts décoratifs et du Design, ou encore les musées de Libourne, La Rochelle et Niort. Des œuvres restaurées spécialement pour l’exposition y sont également dévoilées.

La question posée en titre – Sage comme une image ? – prend tout son sens à la lumière des regards contemporains. Entre reconnaissance, malaise, fascination ou décalage, ces images d’enfants nous interrogent encore. Le MusBA prolonge la réflexion par un accrochage participatif, « Récits d’enfance », conçu avec des structures médico-sociales. Des récits audio et une signalétique dans les collections permanentes permettent une exploration plus large et inclusive du thème.

Une œuvre vidéo d’Agnès Guillaume, Vivace, installée dans le hall Bonheur, offre également un contrepoint contemporain, poétique et introspectif.

Commissariat et publication

L’exposition est le fruit d’un dialogue entre conservateurs du Louvre, du musée de Tessé et du MusBA : Stéphanie Deschamps-Tan, Côme Fabre, Alice Gandin, Carole Hirardot, Sophie Barthélémy et Chloë Théault. Le catalogue édité par Liénart (34 €) propose une lecture enrichie, mêlant essais d’historiens, reproductions pleine page, regards croisés sur peinture, sculpture et photographie.

Agenda

Du 10 juillet au 3 novembre 2025
Musée des Beaux-Arts de Bordeaux – Galerie des Beaux-Arts
Catalogue disponible (34 € – éditions Liénart)

Un rendez-vous muséal exigeant et sensible, qui nous invite à repenser l’enfance dans le miroir des siècles passés.

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